vendredi 16 janvier 2009

Qui est le coupable ? Guilhem

QUI EST LE COUPABLE ?


« Je me présente, commissaire Jean. Vendredi treize mars deux mille quatre, j’ai été demandé au 15 rue de Jaujis, à Paris. J’arrivai à destination et que vis-je, je vous le demande.

Là, trois ambulances, cinq voitures de police et une dizaine, voire une quinzaine d’infirmiers ! Deux des policiers, en faction devant l’entrée, me reconnurent et me firent pénétrer dans une maison ou plutôt un immeuble de six étages. Ils m’emmenèrent au deuxième étage et m’ouvrirent la porte de gauche. Ici, trois personnes étaient allongées par terre, une flaque de sang autour d’elles. D’après les informations que l’on m’a transmises, ce serait la concierge qui les aurait découvertes ; j’allai donc l’interroger.

Elle me dit :

« La femme de ménage m’a alertée car personne ne répondait à ses coups de sonnette répétés. A ce moment là, j’étais en train de distribuer le courrier ; il devait être environ 10h. Je l’ai donc accompagnée au deuxième et j’ai sonné à mon tour et après quelques minutes sans réponse, j’ai ouvert la porte avec mon double de clef. C’est comme ça que j’ai découvert les corps là où ils seraient en ce moment si vos collègues ne les avaient pas déjà emmenés chez le médecin légiste.

– D’accord, j’ai quelques questions à vous poser si vous me le permettez.
– Allez-y, je ne suis plus pressée, c’était les dernières personnes à qui j’apportais le courrier.
– Merci, vous êtes sympathique. Voici la première : A quelle heure avez-vous vu les victimes pour la dernière fois ?
– Hier soir, c’était vers dix heures moins le quart.
– Passons donc à la deuxième de mes questions : est-ce que quelqu’un était avec elles ?
– Oui, une femme depuis la fin d’après-midi.
– Donc, si nous résumons, quelqu’un était avec les défunts hier après midi jusqu’à ce matin ?
– Je ne sais pas si elle était là jusqu’à ce matin ; mais en tous cas, elle n’était plus là quand la femme de ménage est arrivée.
– Donc c’est peut-être elle la coupable. Voici notre suspect numéro un. Mais au fait, savez-vous qui était cette femme ?
– Alors là, je n’en sais fichtrement rien…désolée.
– Bon, je n’ai plus de questions pour le moment.
– Qu’est-ce que je fais de leur courrier?
– Laissez-le ici.
– Puis-je prendre les timbres venant du Canada?
– Croyez-vous que c’est le moment ? »

Quelques minutes plus tard, après avoir noté d’autres éléments pour mon enquête, je décidai de retourner au commissariat. En sortant, une moto faillit me renverser. Alors, des policiers prirent deux voitures de police et lancèrent une course poursuite qui se finit au Boulevard Saint-Michel, après qu’ils eurent notés la plaque d’immatriculation du véhicule. Cet incident m’ayant paru étrange, je décidai alors de noter ce motard suspect numéro deux. Accompagné des policiers, je repartis au commissariat rechercher le propriétaire de cette moto. Après avoir trouvé où habitait celui-ci, je me rendis à son domicile avec mon équipier, il habitait au 23 avenue des Champs Elysées. Le propriétaire de la moto n’étant pas là, nous attendîmes. Deux heures après, le motard arriva, il était accompagné, ces deux jeunes gens furent emmenés en garde à vue.

« Bonjour. Je vais vous interroger au sujet d’un meurtre.
– Un meurtre !! Nous n’avons rien fait, nous avons seulement failli vous renverser et nous en sommes désolés.
– Silence ! Vous parlerez quand je vous aurai posé une question. D’ailleurs, en voici une : Que faisiez-vous hier entre 22h et 2h du matin ?
– Nous étions chez nous en train de regarder un documentaire sur l’Egypte avec des amis dont je peux citer les noms.
– Ah bon, lesquels?
– Eh bien, pour commencer, il y avait Pierre de La Bière, l’informaticien, Edmond Daurade et plein d’autres hommes célèbres ainsi que quelques amis d’enfance.
– Bon, nous allons vérifier cela. Si c’est bien le cas, vous ne serez pas poursuivis, même si vous avez failli me renverser ; mais je vous ai à l’œil.
– Merci.
– Attention ! Un seul petit problème et vous vous retrouvez sur les lits en bois de la prison.
– D’accord commissaire. »

Le lendemain matin, je rendis visite à mon suspect numéro un – nous avions pu l’identifier grâce aux informations communiquées par la concierge - , c’était l’ancienne femme d’un des morts, ils étaient divorcés depuis cinq ans. Depuis, ils ne se voyaient plus ; ou du moins, presque plus. La dernière fois qu’ils s’étaient vus, c’était aux funérailles du père de la victime.

Il était dix heures trente quand j’arrivai au domicile de cette dame. L’entretien fut de courte durée car cette dernière s’en fichait.

« Mais madame, c’est votre ancien mari qui est mort !
– Qu’il aille au diable celui-là ! Il m’a traitée comme une chienne et puis en plus, il ne m’aimait plus, alors que moi si.
– Vous avez une jolie maison, vous devez avoir un bon travail.
– Non, je ne suis pas si bien payée que ça ; en fait j’ai fait des investissements en bourse qui m’ont rapportés beaucoup d’argent.
– Vous habitez ici depuis longtemps ?
– Non, je viens de rentrer du Canada après y avoir travaillé trois ans.
– Bon, revenons à notre crime : avez-vous tué cet homme oui ou non?
– Je ne l’ai pas tué !!! »

Je sentais que je n’y arriverais pas. Je repartis chez moi en voiture en m’arrêtant au passage au restaurant « Chez Maxime » que je fréquentais souvent avec des copains. Il était onze heures trente. Justement il y avait Jean-Pierre Monerot, un ancien camarade de classe, nous étions ensemble en 6ème au collège de Saint–Edmond à Paris. Il fêtait ses 29 ans. Je n’étais pas invité mais il insista pour que je reste. La fête dura jusqu’à 15h, je rentrai chez moi à 16h30. Ma femme m’attendait assise dans un fauteuil en train de lire un livre : Le crime de l’Orient Express écrit par Agatha Christie, auteur de romans policiers. On dîna, la nuit, je repensais à cette affaire qui commençait à m’énerver. Je récapitulais les indices qui étaient en ma possession : les motards étaient innocents, la dame disait qu’elle était toujours amoureuse de l’homme donc… Je ne savais pas quoi faire.

Le lendemain matin, je me rendis au poste et je téléphonai au laboratoire pour avoir des informations sur l’arme du crime.
« Monsieur Jean à l’appareil, dis-je quand quelqu’un décrocha au bout du fil, je m’occupe du triple meurtre de la rue de Jaujis.
– Oui, vous appelez pour savoir de quelle arme il s’agit, je suppose.
– C’est cela, alors ?
– Eh bien, il semblerait que l’assassin ait utilisé un couteau.
– Merci. De quel type de couteau s’agit-il ?
– A vrai dire, c’est assez difficile à dire mais je pense que ça pourrait être un gros couteau de cuisine.
– D’accord, essayez de trouver d’autres éléments et appelez-moi dès que vous pensez avoir du nouveau. »

Deux jours passèrent sans que je n’avance d’un pas dans la résolution de cette enquête. Je repensai tout à coup aux paroles du suspect n°1 « Je viens de rentrer du Canada »…c’était du Canada qu’avait été postée l’enveloppe dont parlait la concierge « Puis-je prendre les timbres venant du Canada ? ». J’entrepris donc de retourner sur les lieux du crime pour regarder le contenu de ce fameux courrier arrivé le jour du meurtre. Il m’intéressa fortement et fit avancer l’enquête d’un pas de géant. Je n’avais plus qu’à aller arrêter le coupable et lui demander pourquoi il avait commis ce crime. Je retournais donc chez l’ancienne femme du mort.

« Madame, dis-je, c’est simple comme bonjour, dites moi pourquoi vous avez tué cet homme ?
– Je ne l’aimais plus, mais pas au point de le tuer quand même, il ne faut pas être fou.
– Je sais que c’est vous qui l’avez tué, lui et sa famille ; j’ai récupéré des informations sur vos méfaits financiers. Votre argent et cette belle maison vous l’avez eu en ruinant votre ex-mari. De plus, j’ai découvert les preuves dans un courrier en provenance du Canada.
– C’est vrai, j’avais réussi à détourner toute la fortune de mon mari en secret après notre séparation, mais il avait des soupçons depuis le début. La semaine dernière, il m’a téléphoné pour me dire qu’il aurait des preuves très bientôt. Il avait tellement l’air sûr de lui que je n’avais plus qu’une chose à faire si je ne voulais pas finir en prison : le tuer.
– Maintenant, je crois que vous allez y aller pour très longtemps. Messieurs, emparez-vous d’elle. »


Quelques mois plus tard, juste avant le jugement de cette affaire, je décidai d’aller voir les anciens suspects pour m’excuser de les avoir accusés.

« Demain est un nouveau jour. Vous venez avec moi assister au jugement?
– D’accord.
– Alors rendez-vous au tribunal demain à 14h.»


L’affaire était close. »


FIN

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