vendredi 16 janvier 2009

L'affaire voiture 4, Margot et Mathilde

L’affaire voiture 4
Paris, 7h30. Dans un appartement quelconque, un homme se leva. Âgé d’une petite quarantaine d’années, il n’était pas très grand, avait les cheveux en bataille courts, fins et noirs. Ses yeux étaient pétillants, ce qui le rajeunissait, et d’un vert remarquable. Il se dirigea vers la cuisine où il prit un petit-déjeuner. Tout à coup, le téléphone sonna. Il décrocha le combiné :
« Allô ? Ici l’inspecteur Blaise. Qui est à l’appareil ?
- Ici le commissaire Moulin. Je viens d’apprendre une terrible nouvelle. Il faut que vous me rejoigniez immédiatement sur l’avenue des Champs Elysées. C’est important ! »
Blaise raccrocha. Il fonça vers sa chambre et s’habilla en quatrième vitesse. Il n’accordait pas vraiment de soin à son apparence. Il allait ouvrir la porte de son appartement quand un détail lui revint à l’esprit. « Marine ! » se dit-il. Il rebroussa chemin et ouvrit à toute volée la porte de la chambre de sa fille :
« Marine ! Réveille-toi ! On part !
- Mais où papa ? répondit une petite voix ensommeillée. Je ne peux pas rester là ?
- Non ! Tu n’es pas assez grande pour rester toute seule à la maison. Dépêche-toi de prendre un croissant et de t’habiller, on va être en retard !! »
Un quart d’heure plus tard, voici notre enquêteur et sa fille sur l’avenue des Champs Elysées.
« Nous voilà, monsieur le commissaire ! annonça Blaise. Alors que se passe-t-il ? Que me voulez-vous ?
- Il y a, mon cher Blaise, que j’ai une sale affaire à vous annoncer. Dans le métropolitain, ce matin, à 7h15, on a retrouvé le corps d'un homme étranglé. Je n’ai pas réussi à avoir plus de détails. Allez donc voir vous même à la station Georges V. C’est là que le métro a été immobilisé.
- Merci, monsieur. J’y vais de ce pas. »
Notre enquêteur et sa fille furent bientôt arrivés sur les lieux. Blaise chercha des yeux une personne qui pourrait avoir vu quelque chose. Il se dirigea donc vers une vieille dame pour l’interroger :
« Avez vous vu quelque chose d’anormal, ce matin ?
- Oui, j’étais sur le quai en face. J’ai tout vu. Le bonhomme inanimé, là, était rentré dans le métro, voiture 4. Il paraissait soucieux et inquiet. Après, il y avait un autre homme, un grand costaud avec une toque de fourrure, il devait avoir entre 30 et 45 ans. Il était assez grand, il portait un jean et blouson en cuir noir. Il était au téléphone. Et aussi une femme avec un grand chien roux et noir. Les deux derniers sont rentrés dans la voiture 3. C’est tout.
- Merci madame. Au revoir. »
Blaise regarda autour de lui et aperçut sa fille qui observait le sol autour de la victime. L’enquêteur la rappela immédiatement et lui demanda de ne pas bouger pendant qu'il inspectait le lieu du crime. Peu de temps après, le détective et la petite fille étaient rentrés chez eux. Blaise s’installa dans un fauteuil et se mit à réfléchir à tout ce qu’il avait entendu. « C’est sûrement le grand baraqué, se dit il. Il est suffisamment fort pour étrangler une personne. Je vais l’interroger. La vieille dame m’a donné sa description, je n’aurai aucun mal à le retrouver ». Blaise se leva et se dirigea vers la porte. Il appela sa fille :
« Marine ! Viens ici ! On sort ! »
Peu après, ils se rendirent au commissariat où ils retrouvèrent le commissaire Moulin. Ce dernier prit la parole :
« Ah ! Vous voilà ! Avez-vous trouvé quelque chose ?
- C’est peut-être le grand costaud. Il me faut son nom, prénom et adresse.
- On va chercher. »
Pendant leurs recherches sur les ordinateurs, Blaise ne vit pas que Marine s’était échappée. Elle sortit du commissariat et courut jusqu’à la station Georges V. La petite fille se rendit alors dans la voiture 4 où gisait la victime. Marine sortit de sa poche un sachet plastique et une pince afin de récupérer les poils disséminés autour du corps. Elle prit aussi des photographies des empreintes et de tout ce qu’elle voyait autour du cadavre. Ensuite, elle sortit du souterrain et revint à l’établissement de police. Elle tira la manche de son père :
« Papa ! Regarde ce que j’ai trouvé dans le métro !
- Tu es allée seule dans le métro ? s’exclama l’inspecteur distrait.
- Oui, et j’ai trouvé tout ça ! déclara-t-elle en brandissant le sachet et les photos. »
Blaise en resta bouche bée. Ceci dit, il prit quand même la pochette et les photographies. Il remercia sa fille et se dirigea vers le commissaire :
« Regardez, commissaire Moulin, déclara-t-il. Des poils, des empreintes sur cette photo, c’est à n’y rien comprendre…Les empreintes correspondent bien aux chaussures du grand costaud, Bernard Durandal, c’est ça ? Mais les poils…
- Papa réfléchit ! lui lança Marine. Bernard Durandal, le grand costaud, sur lequel vous avez fini de chercher, il avait une toque de fourrure ! Mais ceci dit…
-Parfait ! Dans ce cas, tout concorde ! La toque a très bien pu laisser des poils ! Allons l’interroger !
- Pff … ça recommence ! soupira-t-elle. Il ne m’a même pas laissé terminer ma phrase ! »

Blaise et Marine, accompagnés du commissaire, se rendirent au 16, avenue Hoche, où habitait Bernard Durandal.
« Alors, c’est donc vous le coupable ? questionna l’inspecteur.
- De quoi parlez-vous ? demanda le grand baraqué.
- Du meurtre d’Eric Boisset ! Avouez !
- Vous faites erreur, je ne connais personne de ce nom.
- Qui vous a donné cette toque ? interrogea Marine, qui était intervenue.
- Eh bien, c’est une amie à moi, Martine Boulanger, répondit il. Une dame de 45 ans avec de longs cheveux roux et raides, et avec un grand chien, un rottweiler.
- La dame qui est entrée dans le métro dans la voiture 3 ? demanda Blaise à sa fille.
- Je pense … Allons l’interroger ! »
L’enquêteur poursuivit son chemin, sa fille sur les épaules. Ils s’arrêtèrent à l’adresse du second suspect, au 5, rue La Boétie. Ils frappèrent à la porte. Pas de réponse. Blaise tenta tout de même de tourner la poignée. La porte s'ouvrit. Ils entrèrent dans la maison et l'homme prit la parole :
« Il y a quelqu’un ? »
Silence. Martine Boulanger était partie. Était-elle allée faire les courses ? Était-elle allée à la piscine ? Était-elle partie car elle savait que la police viendrait ? Mystère ! En attendant, Blaise et Marine cherchaient des traces pouvant indiquer la direction prise par la suspecte. Le temps passait quand Marine poussa un cri de triomphe. Elle avertit son père qu’elle avait trouvé des poils de chien roux et noirs sur le trottoir dans la direction de la station de métro. Le détective et sa fille s'y rendirent donc immédiatement. Martine Boulanger était bien là, accompagnée de son chien.
« Madame Boulanger ! commença l’inspecteur. Est-ce vous qui avez tué Eric Boisset ?
- Je ne connais personne se nommant ainsi, répondit elle.
- Est-ce bien vous qui avez offert une toque de fourrure à Bernard Durandal ? interrogea Blaise.
- Non, mentit elle.
- Et ce n’est pas vous non plus qui avez mis ces baskets boueuses que nous avons retrouvées chez vous ? répliqua Marine en brandissant la paire de chaussures. »
La femme blêmit.
« Suivez moi au commissariat, lui lança Blaise. Vous avez des explications à nous fournir.
- Soit, grommela Martine. Je n’ai rien à cacher. »
Ils allèrent tous les trois au commissariat.
« Vous êtes faite, Mme Boulanger ! s’exclama l’inspecteur. Votre chien perdait ses poils, et pour brouiller les pistes, vous avez offert une toque à M. Durandal pour faire croire que les poils appartenaient à sa toque. Ensuite, vous avez fait de fausses empreintes de baskets « taille Bernard Durandal » pour que ce soit lui qui soit accusé. Avez-vous un alibi ?
- Oui, répliqua la femme. J’étais dans la voiture 3 alors que la victime était dans la voiture 4.
- Erreur, intervint Marine. Comment pouviez-vous savoir où était Eric Boisset si vous dites ne pas avoir commis le crime ? Alors, pourquoi avez-vous tué cet écrivain ?
- Eh bien, avoua-t-elle, je l’ai tué à l’aide de mon chien car il n’avait pas voulu écrire de livre sur mon formidable toutou ! Il a dit que c’était un sujet sans intérêt. Alors, je me suis vengée. J’ai ma dignité !
- En tout cas, conclut Blaise, vous n’avez pas volé une peine de prison ! Et le chien sera placé dans un centre de rééducation canin ».
Ainsi, Martine Boulanger, accusée d’assassinat, fut emprisonnée. Quant au chien, il fut placé dans un centre canin et rapidement adopté.

Aucun commentaire: