vendredi 16 janvier 2009

Un crime presque parfait, Axel et Jean-Baptiste

Il était neuf heures du matin quand le détective, Alexandre Ferlus, prenait son petit déjeuner au restaurant Petitora. Il lisait son journal tout en remuant son chocolat chaud. C’était une belle journée ensoleillée qui réchauffait la capitale de la France. Alexandre Ferlus était un détective connu dans tout Paris car ses énigmes étaient toujours résolues. Soudain, il entendit le téléphone sonner :
« Allô ?
- Bonjour monsieur Ferlus. Je vous appelle car un enlèvement a eu lieu hier soir, avenue Mozart. La police a besoin de vous.
- D'accord j’arrive ! s’exclama Alexandre. »
Il avala le contenu de son bol, enfila son manteau et partit en direction de l’avenue Mozart. Il pénétra dans l’appartement. C’était un magnifique studio, le lit se trouvait au fond de la pièce, à côté du bureau. Une grande lampe éclairait la salle. Le héros demanda au chef de la police :
« Quel est le nom de la victime ?
- Axel Lavoille, répondit le policier.
- Quand a-t-il était enlevé ?
- Hier soir, après 21 heures, c’est Takenori Akagi qui nous l’a dit, il l’a raccompagné hier soir. »
Le détective fouilla dans le bureau d’Axel Lavoille pour essayer de trouver un indice, il aperçut une photo sur laquelle on distinguait trois personnes.
« Qui sont ces personnes ? demanda Alexandre.
- Je ne sais pas, il faudrait aller demander à Takenori Akagi ou à Charles Dupont, un de ses collègues. »

Le détective Ferlus chercha encore quelques indices et découvrit une empreinte, il en prit un échantillon qu’il donna à la police scientifique.
« Je vais d’abord poser des questions à Takenori Akagi.
- D’accord, nous vous laissons travailler. »

Le détective Ferlus rendit visite à Takenori Akagi, il habitait au 80, rue Vaugirard.
En arrivant chez Takenori , il lui dit :
« Bonjour je suis le détective Alexandre Ferlus, je viens au sujet de l’enlèvement d’Axel Lavoille.
- Bonjour monsieur.
- J’ai quelques questions à vous poser. Que faisiez-vous la nuit dernière ?
- Je travaillais chez moi. J’espère que vous ne me suspectez pas.
- Avez-vous des preuves pour confirmer votre alibi ?
- Oui, regardez mon bureau…Vous voyez, j’ai travaillé toute la nuit.
- Je vois. Ah ! Qui sont les personnes sur cette photo ?
- Hé bien, Axel Lavoille, Charles Dupont et moi-même.
- Charles Dupont...Où habite-t-il ?
- Il vit au 34 rue de Belleville. »

Il sonna à la porte de « Charles l’étourdi », c’était son surnom.
« Bonjour, je suis le détective Alexandre Ferlus.
- Salut à vous Monsieur l’inspecteur…
- Détective je vous prie ! Bon, passons ! Je viens poser des questions à Charles Dupont.
- Entrez donc, répondit sa fiancée.
- Bonjour monsieur Ferlus, on m’a appris ce qui s’est passé…
- Pour commencer, savez-vous si Axel Lavoille a rencontré des difficultés ces derniers temps ?
- Hé bien, je sais qu’il a remplacé quelqu’un dans notre équipe.
- Ah oui ? De qui s’agit-il ?
- Guillaume Tarat.
- Bien. Que faisiez-vous la nuit de l’enlèvement ?
- J’étais en boîte de nuit.
- D’accord, au revoir.
- Bonne journée. »

Il était quatre heures de l’après midi. Alexandre Ferlus rentra chez lui, il chercha l’adresse de Guillaume Tarat. Le lendemain, il se rendit chez lui, au 74 rue de la République. Il tapa à la porte.
« Bonjour, Alexandre Ferlus. J’ai des questions à vous poser.
- Très bien mais dépêchez-vous, je dois partir en voyage à New-York.
« Bizarre, bizarre » pensa Alexandre !!

Alexandre retourna au poste de police, et demanda à un officier d'aller espionner Guillaume Tarat à New-York, puis il retourna chez lui en attendant d’avoir du nouveau.
Le lendemain, un nouvel enlèvement eut lieu. Charles Dupont avait disparu. L’as de l’enquête se rendit sur le lieu du crime. Il y trouva une carte d'identité, celle de Guillaume Tarat. Il téléphona à l'officier chargé de suivre Guillaume Tarat à New-York.
« Qu'a fait Guillaume Tarat cette nuit à New-York ?
- Rien. Je l'ai espionné jusque 22 heures et j'ai repris à 6 heures ce matin.
- C'est donc impossible qu'il ait fait l'aller-retour...
- C'est évident, le vol dure entre dix heures et douze heures.
- Mais j'ai trouvé sa carte d'identité... Mystère et boule de gomme !
- Je vous laisse faire et je continue de l'espionner.
- D'accord. Au revoir. »

Alexandre ne comprenait plus rien, la carte d'identité trouvée chez Charles Dupont le laissait perplexe... Guillaume Tarat était à New-York... Alexandre se rendit au poste et demanda de surveiller Takenori Akagi puis il se rendit chez lui.

« Bonjour, Monsieur Akagi.
- Bonjour.
- Je vous avais dit que l'on se reverrait bientôt.
- C’est exact !
- Que faisiez-vous la nuit dernière ?
- J'étais à la bibliothèque.
- D'accord, il vous faudra nous le prouver. Merci pour tout. Au revoir. »

Il retourna chez lui et attendit le lendemain. Au petit matin, on sonna à sa porte.
- Bonjour, monsieur Ferlus.
- Bonjour, répondit Alexandre à peine réveillé.
- Nous avons trouvé le coupable !
- Quoi ! cria Alexandre.
- Oui. C'est Guillaume Tarat ! répondirent en chœur les policiers.
- Comment le savez-vous ?
- On l'a surpris hier soir, il essayait de capturer Takenori. Vous avez bien fait de nous dire de le surveiller ! »

Le détective les suivit au poste. Il regarda autour de lui et vit alors trois personnes en garde à vue. Il aperçut Guillaume Tarat. Il avoua avoir agi de la sorte pour se venger. Il ne supportait pas l’idée de ne plus appartenir à leur équipe. Le détective regarda l’autre personne qui lui ressemblait énormément et puis le troisième homme. C'était en fait le frère jumeau de Tarat, Daniel Tarat et celui qui aida Guillaume Tarat à capturer les victimes. Trois jours plus tard, dans tout le pays, on acclamait l’équipe qui avait trouvé les coupables. Malheureusement les victimes ne furent pas retrouvées. Un pêcheur, cinq ans plus tard, sortit de la Seine un crâne qui fut identifié, c’était celui de Charles Dupont. Le corps d’Axel Lavoille fut retrouvé peu après au même endroit.

Folie Meurtrière, Mohamed et Thomas C

Moi, Jean-Michel Morand, né à Monaco, fils de Jean-Pierre Morand et Dominique Lefèvre, inspecteur de police, habitant à Meudon, fut prévenu le 30 Janvier 1989, vers treize heures trente, de la mort de Martin Tortue. Ancien détenu de prison et maintenant chef d’entreprise, il avait été retrouvé mort devant une banque de Meudon. Lorsque je fus arrivé sur place, mon équipe était déjà là. L’homme avait visiblement été abattu dans le dos.

L’équipe d’autopsie était en train d’emmener le cadavre. Il n’y avait aucun témoin, m’a-t-on dit, mais, par contre, les caméras de surveillance avaient tout filmé. Malheureusement, la banque refusa de nous laisser visionner les films.

« Cela va prendre beaucoup de temps pour obtenir un mandat de perquisition, me prévint mon adjoint. »

Un de mes agents m'apprit que la famille du mort avait été trouvée. J’allai donc les voir. Le père de la victime n’était pas là, j'informai donc uniquement Mme Tortue.

« Madame, j’ai le terrible regret de vous annoncer que votre fils est mort.

- Quoi, m…mais c’est impossible, balbutia-t-elle.

- Il a été retrouvé dans la rue, son cœur ne battait plus.

- Oh, mon Dieu il n’a tout de même pas fait ça.

- De qui parlez-vous, madame ?

- Je parle de Mohamed, la seule personne que je connaisse qui aurait pu faire ça, il est le meilleur ami de Martin. Toute la famille sait que Martin et son ami ont voulu séduire la même fille, mais c’est Martin qui a réussi, peut être que Mohamed lui a gardé ranc…Harg ! »

Au même moment, Mme Martin reçut trois balles dans le dos et en mourut. Je me précipitai dehors mais ne vis personne.
Je rentrais au commissariat lorsque je reçus un appel de mon adjoint.

« Les balles, retrouvées sur le corps de la victime, proviennent d’un Desert eagle. »

En recherchant les acheteurs de ce modèle dans la région, les policiers trouvèrent un suspect. Ils le cueillirent à la sortie de son travail et l’emmenèrent au commissariat pour l'interroger.

Une fois dans la salle d'interrogatoire, je lui demandai :

« Où étiez-vous hier entre midi et midi trente ?

- Je prenais mon déjeuner à la cafétéria de mon travail.

- Avez-vous des collèges qui peuvent le prouver ?

-Oui, en effet je mangeais avec Jeff et Pascale.

- Vous êtes-vous déjà servi de votre arme un jour ?

- Non, je dois avouer que j'avais envie de rejoindre l'armée quand j’étais plus jeune, j'avais donc acheté un pistolet pour m'entraîner.

Je reçus à ce moment là un message de mon adjoint. L’arme avait été retrouvée et on pouvait enfin visionner les films des caméras de surveillance.

J’allai donc les visionner. Sur ces vidéos, la victime se faisait abattre et le coupable vérifiait qu'elle était morte. Je ne vis pas son visage mais je remarquai que notre homme était plus grand que notre suspect.

Puis, me parvinrent des analyses d’empreintes digitales, elles me révélèrent que les empreintes laissées sur l’arme ne correspondaient pas avec celles du présumé coupable. Je retournai donc interroger Mohamed.

« Mohamed, vous êtes innocenté mais nous vous gardons pour vous interroger.

- Que me voulez-vous encore ?
- Nous pensons que vous pouvez connaître le coupable et peut-être sa position.

- La personne que je soupçonne est venue chez moi, le jour où mon arme à été dérobée, cette personne habite au 29 rue Henri Barbusse et s'appelle Lyzi Mitch.

Je partis donc. Il était minuit, la rue était sombre. D’un seul coup, une balle m’effleura le bras droit, puis je vis une personne s’enfuir et une poursuite s’engagea.

Le tireur, que je distinguais à peine, était de taille moyenne mais courait très vite. Nous allions à une telle vitesse que si je n’avais pas fait mon jogging tous les matins, j’aurais vite perdu mon souffle et j’aurais dû m’arrêter. Au bout d’un moment, j'aperçus un homme au loin, c’était le père de la victime. L’individu qui m’avait tiré dessus sortit son arme et visa M. Tortue. Il dut ralentir pour viser. Quant à moi, je gagnais de plus en plus de terrain, je le rattrapai donc facilement. Lorsque je fus assez près, je lui sautai dessus ce qui le fit tomber. Sachant que le coupable ne pourrait se relever, je partis voir comment allait M. Tortue, il allait bien, il avait eu peur. Je lui empruntai sa lampe torche et j’allai voir qui était notre mystérieux assassin : c’était une femme, de taille moyenne, elle était plutôt belle, avait de long cheveux, et avait environ trente ans. Lorsque je la ramenai au commissariat, elle fut identifiée. C’était Mlle Mitch - la femme que Mohamed et Martin Tortue voulaient épouser - .
Mon adjoint me demanda comment elle avait fait. Je lui racontai l’histoire :

« Mlle Mitch, connaissant bien Mohamed, vint chez lui et en profita pour lui voler son pistolet. Ensuite, en cherchant sa victime, elle passa devant la banque. Elle la trouva et lui tira donc dessus. Elle avait tué Martin Tortue pour se venger de lui et de sa famille, elle était devenue folle depuis la mort de ses parents… et pour elle, c’était Martin Tortue leur meurtrier. Elle fut incarcérée dans un hôpital psychiatrique.

…dans le grand salon avec le revolver, Samuel

Mon nom est Francis Germain, j’ai quarante-quatre ans. Je suis médecin légiste dans le département de la Garonne. Je vais vous raconter une histoire à laquelle j’ai été mêlé et qui a changé ma vie :
Philippe Narjac était inspecteur de police à Toulouse. Il avait pour habitude en se levant, d’aller dans sa cuisine, de se préparer un chocolat chaud et des tartines. Lorsqu’il avait terminé son petit déjeuner, il prenait sa douche, s’habillait, prenait ses affaires, fermait son appartement et filait aux bureaux de la police à vélo.
En ce samedi 23 décembre, la neige tombait à gros flocons sur la ville rose. L’inspecteur se leva de très mauvaise humeur. Il se rendit dans la cuisine en traînant des pieds. Il avala son lait de travers et ne prit même pas soin de se laver. Philippe enfila sa veste en velours noir, ses gants en laine, son écharpe et son bonnet. Le jeune homme ferma son domicile à clef, descendit les escaliers, enfourcha sa bicyclette et se rendit au commissariat. Il posa sa veste et son bonnet dans son casier et se dirigea vers les bureaux. Un homme d’âge mûr lui ouvrit :
« Bonjour inspecteur.
- 'Jour Larrot, soupira ce dernier.
- Ça ne va pas Philippe ? demanda le policier.
-J’ai simplement mal dormi, répondit l’inspecteur. »
Narjac s’installa à son bureau. Il remarqua que son voisin, monsieur Barnier, qui est aussi mon cousin, était absent. Il questionna Larrot :
« Jean ne viendra pas aujourd’hui ?
- Non, répondit le brave homme, il doit être malade. »
Soudain, le téléphone sonna. Un policier décrocha :
« Ici le commissariat Toulouse en Garonne j’écoute.
- …
- Quoi ! Nous arrivons tout de suite ! »
L’homme expliqua à ses collègues que monsieur Barnier avait été retrouvé mort par sa femme dans son salon. Les policiers coururent vers les voitures. Les véhicules démarrèrent. Lorsqu’ils arrivèrent devant la maison de la victime, les hommes descendirent. Narjac demanda à deux hommes de surveiller l’entrée et aux autres de le suivre. La maison était construite en briques rouges et grises. La porte en bois verni trônait fièrement au milieu de la façade. Deux fenêtres ornaient le mur : l'une à droite, l'autre à gauche. Les rideaux tirés empêchaient de voir à l'intérieur. Le toit à deux pans était couvert de tuiles. L'allée qui menait à la bâtisse était en graviers blancs. A l’intérieur, ils découvrirent le corps de mon cousin dans le salon de son domicile. La pièce était sombre et éclairée par une lampe. Au milieu du salon, le défunt était assis sur le canapé. Sa tête était penchée en arrière et son teint était livide. Il avait deux trous rouges au côté droit. Sur le buffet de marbre, de la cire écarlate coulait d’un chandelier en or renversé. Monsieur Barnier portait un costume noir et une cravate. Narjac demanda à voir la femme de la victime. Une jeune dame à la chevelure brune et soyeuse se présenta devant l’inspecteur. Elle avait les larmes aux yeux. Lorsqu'elle arriva, l'enquêteur éternua brusquement :
« Ça ne va pas, inspecteur ? demanda la femme, bouleversée.
- Je suis... atcha !... simplement allergique aux poils de chat, répondit l'homme.
- Ah ! C’est bizarre, nous n’avons pourtant pas de chat à la maison.
- En effet, très bizarre, peut-être une chance pour l’enquête...Je suis désolé pour votre mari et de devoir vous interroger. Je pense que, d'un simple regard, vous pouvez me dire s'il manque un objet dans votre domicile.
- En effet, l'héritage du grand-père de mon mari qui lui a été légué : une petite pochette vert pâle qui contenait 25 000 euros, répondit la dame.
- J’ai également quelques questions à vous poser, expliqua le policier.
- Allez-y, déclara madame Barnier.
- Votre mari était-il différent ces derniers temps ? demanda Philippe.
- Oui, chaque jour il était un peu plus déprimé et il ne voulait pas me dire pourquoi. Un jour, je réussis à intercepter une lettre anonyme. La voici, sanglota la jeune femme en tendant un morceau de papier à Narjac. »
L’inspecteur ouvrit le document. Voici ce qui y figurait :
Barnier,
Ta dernière heure est proche.
Signé XXX
- Non, je ne me souviens de rien, répondit la femme.
- Cherchez bien, insista l’inspecteur.
- Ah ! s’exclama-t-elle. Je me souviens qu’il s’était disputé avec un homme qui est venu il y a longtemps pour parler d’argent avec Jean.
- Comment s’appelle-t-il ? demanda Philippe.
- Il s’appelle … Florent Claré, je crois. »
Le policier remercia la dame et sortit de la pièce. A l’extérieur, il découvrit l’équipe de médecins légistes à laquelle j’appartenais. Je vins vers lui :
« Bonjour, lui dis-je. Mon nom est Francis Germain ; je suis un cousin de la victime.
- Je suis désolé pour vous, répondit-il sans vraiment faire attention à ce qu’il disait. »
L’inspecteur monta dans sa voiture et se rendit au commissariat. Il arriva devant le bâtiment, sortit du véhicule et se rendit aux bureaux. Il entra dans la pièce, prit l’annuaire, chercha quelques minutes, puis décrocha le téléphone, composa un numéro et attendit. Un homme lui répondit :
« Allô, ici Florent Claré, qui est à l’appareil ?
- Je suis Philippe Narjac, inspecteur de police à Toulouse. Je suis chargé de l’enquête sur le meurtre de Jean Barnier.
- Comment ? Il est mort ? Et qu’avez-vous à me demander ? demanda la voix.
- J’ai appris par la femme de Barnier que vous vous étiez querellés il y a quelques temps. J’aimerais savoir si vous aviez gardé contact depuis ?
- Oui, répondit monsieur Claré, mais pas de bons contacts. Je le haïssais et lui aussi. Mais je suis content que quelqu’un d’autre que moi en ait fini avec lui.
- Pourquoi ? questionna le jeune homme.
- Sacrilège ! On m’accuse maintenant ? s’écria l’homme.
- On ne vous accuse pas, rectifia Narjac. On vous suspecte. Bon, ce sera tout pour le moment, au revoir. »
L’inspecteur était heureux d’en avoir fini avec Claré. Il s’habilla, monta dans sa voiture et se rendit sur le lieu du crime. Il y découvrit Jérôme Retter, un ancien camarade de lycée de la victime. Philippe s’avança vers lui pour le questionner :
« Bonjour, mon nom est Philippe Narjac. Je suis chargé de l’enquête et j’aimerais savoir ce que vous faites ici.
- Ce que je fabrique là, mais je suis simplement venu pour rendre un dernier hommage à ce bougre, répondit le brave homme.
- Vous connaissiez Jean Barnier ?
- Oui, j’étais son ancien camarade de lycée, et à vrai dire, je ne l’aimais pas trop, expliqua Retter.
- Et pourquoi donc ?
- Il était vantard et radin.
- Je vous laisse, déclara l’inspecteur, je dois continuer mon enquête. Au revoir. »
Narjac se rendit à l’intérieur de la maison où il me trouva accroupi sur le tapis en train d’examiner le corps de la victime.
« Quoi de neuf ? me demanda-t-il.
- Nous savons maintenant qu’il est mort vers 22 heures 50. Il a été tué par des balles, lui répondis-je, du 5 millimètres.
- Je suis sincèrement désolé, soupira-t-il. Mais au fond, l’aimiez vous vraiment ?
- Non. Il aimait trop l’argent. Il était avare et ne pensait qu’à lui. Tout le contraire de moi, lui dis-je en ouvrant ma blouse. »
Le jeune homme acquiesça.
« Vous l’auriez tué pour cela ? me questionna-t-il.
- Non, bien sûr, c’était un proche, un membre de ma famille comme un autre.
- Merci et au revoir, déclara-t-il. »
L’inspecteur sortit de la bâtisse, monta dans la voiture et rentra chez lui. Sa journée était terminée. Lorsqu’il arriva dans son appartement, il prit un plat cuisiné dans le réfrigérateur, le mit à réchauffer. Quand il eut terminé de manger, il alla se coucher.
Le lendemain matin, Narjac descendit les escaliers et ouvrit sa boîte aux lettres. Il y trouva simplement une petite enveloppe. Il l’ouvrit. Voici ce qui y figurait :
Toulouse, le 23/12/96
Rendez-vous demain soir vers 22 h au parc de la Libération. J’ai des informations à vous communiquer. Venez seul. Entrée sud.
Maria Barnier

Le jeune homme lut le document, le rangea dans sa poche. Il se rendit sur le lieu du crime. Ce dernier y découvrit alors Florent Claré en grande conversation avec Antoine Larrot :
« Que se passe-t-il ? demanda Narjac au policier.
- Il se passe que nous avons trouvé le coupable. En effet, le revolver de monsieur Claré (il pointa alors du doigt le coupable présumé) a été retrouvé au milieu du jardin de la victime. Le voici, expliqua Larrot.
- Florent Claré n’est pas coupable pour le moment, la preuve est entre vos mains, déclara l'inspecteur.
- Comment pouvez-vous en être sûr ? questionna Larrot.
- Le pistolet que vous tenez tire des balles de 7 millimètres et non pas du 5 millimètres. »
Le policier lâcha le suspect et s'excusa. Narjac retourna me parler :
« Qu'avez-vous appris sur le crime ? me demanda le jeune enquêteur.
- Rien de plus qu'hier, lui répondis-je tristement.
- Je vous promets que le coupable sera démasqué et que vous serez vengé.
- Merci, à bientôt, déclarai-je. »
Narjac remonta dans sa voiture et rentra chez lui pour préparer ce dont il aurait besoin pour la soirée au parc. Il emporta un plan, une lampe torche (car il risquait de faire nuit), un carnet et un stylo à bille. Il prit ensuite son manteau, son écharpe, ses gants et se dirigea vers son lieu de rendez-vous. Il était 21 heures 56. Les lourdes grilles du parc étaient encore ouvertes. Narjac attendit. Il faisait sombre. Soudain, un craquement se fit entendre. L'inspecteur paniqua. Il tira son petit revolver de sa poche. Il était prêt à tirer sur tout ce qui bougerait. La voix de Maria Barnier émit un son à peine audible:
« Inspecteur, êtes-vous là ? »
Soudain, un coup de feu retentit. La jeune femme s'écroula. Narjac courut dans la direction du coup de feu. La jeune femme expliqua d'une voix faible:
« Je ... je... je connais le... le coupable. C'est... »
Sa voix s’éteint. Madame Barnier était morte. Narjac sortit son portable et appela Larrot. Il lui expliqua la scène. Quelques minutes plus tard, une voiture de la police et un camion de la police scientifique arrivèrent. Le médecin légiste en chef descendit le premier et allongea le corps de la défunte sur un brancard. Plus tard, l'enquêteur envoya chercher Florent Claré et Jérôme Retter. Une demi-heure après, le véhicule revint. Narjac décida d'interroger Claré en premier :
« Vous n'aimiez pas Maria Barnier.
- Pas plus que son mari, répondit le suspect tout endormi.
- L'auriez-vous assassiné pour cela ? interrogea l'enquêteur.
- Je ne pense pas, soupira Claré, las de répondre aux questions de l’enquêteur à une heure si matinale.
- Nous allons vous raccompagner chez vous, merci de ce témoignage. »
Deux policiers en uniforme empoignèrent l'homme et le ramenèrent à son domicile. Pendant ce temps, Narjac interrogea Retter mais n'apprit rien d'autre. Le second suspect retourna à son domicile escorté par deux policiers. L'enquêteur rentra chez lui et s'endormit paisiblement. Le lendemain matin, Narjac se rendit au commissariat. Il trouva une lettre cachetée de cire fushia. Il l'ouvrit. Voici son contenu :
Cher monsieur Narjac,
Je vous invite pour le réveillon vers 20 heures 30. J'habite au 45 rue de la République à Toulouse.
A bientôt,
Francis Germain

Narjac m'appela :
« Bonjour, déclara-t-il. Je viens de recevoir votre lettre et je vous remercie. Je viendrai.
- Merci, et au revoir, lui répondis-je. »
A midi, les policiers mangèrent le repas de noël. Les quelques jours suivants passèrent très vite. Le 31 décembre arriva. Vers 20 heures 15 l'enquêteur sonna à ma porte. Je lui ouvris. Il me demanda :
« Où puis-je poser ma veste ?
- Venez je vous emmène. »
Nous arrivâmes au portemanteau. Soudain, mon invité éternua :
« Que se passe-t-il ? lui demandai-je.
- Je suis allergique aux poils de chat.
- Ah ! Ce doit être Patou, mon chat, lui expliquai-je en tournant la tête.
- Je ne sais pas où est votre chat, mais je sais où est l’élément qui perdra le coupable ! ricana-t-il.
- Comment ? répliquai-je.
- La cire, là, sur votre veste, sur la manche de votre vêtement… déclara-t-il.
- Qui l'a mise là ? me défendis-je.
- Vous, je le crains. La cire ici présente est de couleur écarlate.
- C’est normal, vous avez dû voir que j’ai l’habitude de cacheter toutes mes lettres, je vous en avais envoyé une.
- Oui, j’en suis conscient, mais la cire avec laquelle vous cachetez vos enveloppes est de couleur fushia alors que celle retrouvée chez Barnier ainsi que sur votre veste est rouge écarlate, déclara-t-il.
- Vous m'accusez maintenant ! m'exclamai-je.
- En effet.
- De quel meurtre ? Du premier, du deuxième ou des deux ?
- Du premier je suis sûr et peut être de l'autre, expliqua-t-il sur un ton provocateur.
- Comment… Comment savez-vous ? m'égosillai-je.
- Primo, La pochette de votre grand-père que vous aviez dans votre veste alors que vous m'aviez dit que vous n'aimiez pas l'argent, je l'ai aperçue lorsque vous avez enlevé votre veste chez Barnier. Secundo, cette cire trouvée sur votre veste. Enfin, ces poils de chat qui m’ont fait éternuer chez Barnier alors qu’il ne possédait pas de chat. Pure coïncidence, j’éternue chez vous et vous possédez un chat. C’est donc vous qui aviez amené ces poils chez la victime.
- Je ne l'ai pas tué, c'est l'alcool qui l'a tué. J'avais trop bu ce jour-là. Mais ces lettres de menace alors ?
- J'avoue que je n'ai pas encore éclairci ce mystère, répondit-il.
- Je les ai tués tous les deux. D'abord mon cousin, puis sa femme. Maria me détestait. Lorsqu'elle a voulu vous parler au parc, j'étais sûr qu'elle allait m'accuser, alors je l'ai tuée. »
Les cloches sonnèrent. Narjac m'accompagna jusqu'à la porte. Il l'ouvrit en me disant : « Joyeuse année 1997 ! ». Nous apprîmes par la suite que Florent Claré était l’auteur des lettres de menace à Jean Barnier.
Voici mon histoire. Demain je serai jugé.

Qui est le coupable ? Guilhem

QUI EST LE COUPABLE ?


« Je me présente, commissaire Jean. Vendredi treize mars deux mille quatre, j’ai été demandé au 15 rue de Jaujis, à Paris. J’arrivai à destination et que vis-je, je vous le demande.

Là, trois ambulances, cinq voitures de police et une dizaine, voire une quinzaine d’infirmiers ! Deux des policiers, en faction devant l’entrée, me reconnurent et me firent pénétrer dans une maison ou plutôt un immeuble de six étages. Ils m’emmenèrent au deuxième étage et m’ouvrirent la porte de gauche. Ici, trois personnes étaient allongées par terre, une flaque de sang autour d’elles. D’après les informations que l’on m’a transmises, ce serait la concierge qui les aurait découvertes ; j’allai donc l’interroger.

Elle me dit :

« La femme de ménage m’a alertée car personne ne répondait à ses coups de sonnette répétés. A ce moment là, j’étais en train de distribuer le courrier ; il devait être environ 10h. Je l’ai donc accompagnée au deuxième et j’ai sonné à mon tour et après quelques minutes sans réponse, j’ai ouvert la porte avec mon double de clef. C’est comme ça que j’ai découvert les corps là où ils seraient en ce moment si vos collègues ne les avaient pas déjà emmenés chez le médecin légiste.

– D’accord, j’ai quelques questions à vous poser si vous me le permettez.
– Allez-y, je ne suis plus pressée, c’était les dernières personnes à qui j’apportais le courrier.
– Merci, vous êtes sympathique. Voici la première : A quelle heure avez-vous vu les victimes pour la dernière fois ?
– Hier soir, c’était vers dix heures moins le quart.
– Passons donc à la deuxième de mes questions : est-ce que quelqu’un était avec elles ?
– Oui, une femme depuis la fin d’après-midi.
– Donc, si nous résumons, quelqu’un était avec les défunts hier après midi jusqu’à ce matin ?
– Je ne sais pas si elle était là jusqu’à ce matin ; mais en tous cas, elle n’était plus là quand la femme de ménage est arrivée.
– Donc c’est peut-être elle la coupable. Voici notre suspect numéro un. Mais au fait, savez-vous qui était cette femme ?
– Alors là, je n’en sais fichtrement rien…désolée.
– Bon, je n’ai plus de questions pour le moment.
– Qu’est-ce que je fais de leur courrier?
– Laissez-le ici.
– Puis-je prendre les timbres venant du Canada?
– Croyez-vous que c’est le moment ? »

Quelques minutes plus tard, après avoir noté d’autres éléments pour mon enquête, je décidai de retourner au commissariat. En sortant, une moto faillit me renverser. Alors, des policiers prirent deux voitures de police et lancèrent une course poursuite qui se finit au Boulevard Saint-Michel, après qu’ils eurent notés la plaque d’immatriculation du véhicule. Cet incident m’ayant paru étrange, je décidai alors de noter ce motard suspect numéro deux. Accompagné des policiers, je repartis au commissariat rechercher le propriétaire de cette moto. Après avoir trouvé où habitait celui-ci, je me rendis à son domicile avec mon équipier, il habitait au 23 avenue des Champs Elysées. Le propriétaire de la moto n’étant pas là, nous attendîmes. Deux heures après, le motard arriva, il était accompagné, ces deux jeunes gens furent emmenés en garde à vue.

« Bonjour. Je vais vous interroger au sujet d’un meurtre.
– Un meurtre !! Nous n’avons rien fait, nous avons seulement failli vous renverser et nous en sommes désolés.
– Silence ! Vous parlerez quand je vous aurai posé une question. D’ailleurs, en voici une : Que faisiez-vous hier entre 22h et 2h du matin ?
– Nous étions chez nous en train de regarder un documentaire sur l’Egypte avec des amis dont je peux citer les noms.
– Ah bon, lesquels?
– Eh bien, pour commencer, il y avait Pierre de La Bière, l’informaticien, Edmond Daurade et plein d’autres hommes célèbres ainsi que quelques amis d’enfance.
– Bon, nous allons vérifier cela. Si c’est bien le cas, vous ne serez pas poursuivis, même si vous avez failli me renverser ; mais je vous ai à l’œil.
– Merci.
– Attention ! Un seul petit problème et vous vous retrouvez sur les lits en bois de la prison.
– D’accord commissaire. »

Le lendemain matin, je rendis visite à mon suspect numéro un – nous avions pu l’identifier grâce aux informations communiquées par la concierge - , c’était l’ancienne femme d’un des morts, ils étaient divorcés depuis cinq ans. Depuis, ils ne se voyaient plus ; ou du moins, presque plus. La dernière fois qu’ils s’étaient vus, c’était aux funérailles du père de la victime.

Il était dix heures trente quand j’arrivai au domicile de cette dame. L’entretien fut de courte durée car cette dernière s’en fichait.

« Mais madame, c’est votre ancien mari qui est mort !
– Qu’il aille au diable celui-là ! Il m’a traitée comme une chienne et puis en plus, il ne m’aimait plus, alors que moi si.
– Vous avez une jolie maison, vous devez avoir un bon travail.
– Non, je ne suis pas si bien payée que ça ; en fait j’ai fait des investissements en bourse qui m’ont rapportés beaucoup d’argent.
– Vous habitez ici depuis longtemps ?
– Non, je viens de rentrer du Canada après y avoir travaillé trois ans.
– Bon, revenons à notre crime : avez-vous tué cet homme oui ou non?
– Je ne l’ai pas tué !!! »

Je sentais que je n’y arriverais pas. Je repartis chez moi en voiture en m’arrêtant au passage au restaurant « Chez Maxime » que je fréquentais souvent avec des copains. Il était onze heures trente. Justement il y avait Jean-Pierre Monerot, un ancien camarade de classe, nous étions ensemble en 6ème au collège de Saint–Edmond à Paris. Il fêtait ses 29 ans. Je n’étais pas invité mais il insista pour que je reste. La fête dura jusqu’à 15h, je rentrai chez moi à 16h30. Ma femme m’attendait assise dans un fauteuil en train de lire un livre : Le crime de l’Orient Express écrit par Agatha Christie, auteur de romans policiers. On dîna, la nuit, je repensais à cette affaire qui commençait à m’énerver. Je récapitulais les indices qui étaient en ma possession : les motards étaient innocents, la dame disait qu’elle était toujours amoureuse de l’homme donc… Je ne savais pas quoi faire.

Le lendemain matin, je me rendis au poste et je téléphonai au laboratoire pour avoir des informations sur l’arme du crime.
« Monsieur Jean à l’appareil, dis-je quand quelqu’un décrocha au bout du fil, je m’occupe du triple meurtre de la rue de Jaujis.
– Oui, vous appelez pour savoir de quelle arme il s’agit, je suppose.
– C’est cela, alors ?
– Eh bien, il semblerait que l’assassin ait utilisé un couteau.
– Merci. De quel type de couteau s’agit-il ?
– A vrai dire, c’est assez difficile à dire mais je pense que ça pourrait être un gros couteau de cuisine.
– D’accord, essayez de trouver d’autres éléments et appelez-moi dès que vous pensez avoir du nouveau. »

Deux jours passèrent sans que je n’avance d’un pas dans la résolution de cette enquête. Je repensai tout à coup aux paroles du suspect n°1 « Je viens de rentrer du Canada »…c’était du Canada qu’avait été postée l’enveloppe dont parlait la concierge « Puis-je prendre les timbres venant du Canada ? ». J’entrepris donc de retourner sur les lieux du crime pour regarder le contenu de ce fameux courrier arrivé le jour du meurtre. Il m’intéressa fortement et fit avancer l’enquête d’un pas de géant. Je n’avais plus qu’à aller arrêter le coupable et lui demander pourquoi il avait commis ce crime. Je retournais donc chez l’ancienne femme du mort.

« Madame, dis-je, c’est simple comme bonjour, dites moi pourquoi vous avez tué cet homme ?
– Je ne l’aimais plus, mais pas au point de le tuer quand même, il ne faut pas être fou.
– Je sais que c’est vous qui l’avez tué, lui et sa famille ; j’ai récupéré des informations sur vos méfaits financiers. Votre argent et cette belle maison vous l’avez eu en ruinant votre ex-mari. De plus, j’ai découvert les preuves dans un courrier en provenance du Canada.
– C’est vrai, j’avais réussi à détourner toute la fortune de mon mari en secret après notre séparation, mais il avait des soupçons depuis le début. La semaine dernière, il m’a téléphoné pour me dire qu’il aurait des preuves très bientôt. Il avait tellement l’air sûr de lui que je n’avais plus qu’une chose à faire si je ne voulais pas finir en prison : le tuer.
– Maintenant, je crois que vous allez y aller pour très longtemps. Messieurs, emparez-vous d’elle. »


Quelques mois plus tard, juste avant le jugement de cette affaire, je décidai d’aller voir les anciens suspects pour m’excuser de les avoir accusés.

« Demain est un nouveau jour. Vous venez avec moi assister au jugement?
– D’accord.
– Alors rendez-vous au tribunal demain à 14h.»


L’affaire était close. »


FIN

La vengeance, Pierre G

LA VENGEANCE

Tous les matins, le détective Pierre Dijean allait chercher du pain et le journal, puis il revenait chez lui pour prendre son petit-déjeuner en le lisant.
Mais un jour, le 13 janvier 2009, il lut un article très spécial :
« Nous recherchons un détective pour retrouver le coupable du crime de la forêt de Meudon, contactez-nous au : 01.45.34.08.09 ».
Il prit alors son téléphone et appela pour le poste de détective. Il était le premier à appeler, il fut pris directement. Après ce court appel, il descendit donc de son appartement, puis prit sa moto et se rendit le plus vite possible à la forêt de Meudon, en passant par la grande rue d’Arthelon.
Quand il arriva, il commença par parler aux scientifiques présents sur les lieux comme à son habitude :
« Bonjour, qui est la victime ?
- L’homme qui est mort est Bernard Adonf, d’après ses papiers d’identité.
- Où et qui l'a retrouvé?
- Il a été enterré à côté d’un sapin, il a été retrouvé par un homme qui promenait son chien.
- Comment est-il mort?
- Nous savons qu’il a été enterré vivant. »
Après cette discussion, il partit examiner le lieu du crime. Il faisait sombre à cause des feuilles qui ne laissaient pas passer la lumière du jour. Le cadavre, à vue d’œil, n’avait aucune trace de sang, ses cheveux étaient longs et il portait un short et un t-shirt noir. Il devait être en train de faire son footing. Le détective trouva, à une vingtaine de mètres, une dizaine de vêtements. Après avoir fait cette découverte, il partit au laboratoire pour analyser sa trouvaille.
Dans l’après-midi, les résultats de l’analyse arrivèrent : ces vêtements appartenaient à Arthur Cuivit d’après les fichiers de son ordinateur. Il fit des recherches sur la victime et trouva qu'Arthur Cuivit avait déjà essayé de tuer Bernard Adonf parce qu’il avait fait couler son entreprise dix ans auparavant. Il découvrit que la victime avait un autre ennemi qui s’appelait Jean Legeault.
Jean Legeault avait, d’après la justice, tué la femme de la victime. Il en avait pris pour 4 ans et était sorti de prison il y a presque un an.
En fin de journée, il reçut un appel de la police scientifique, il apprit ainsi qu’il y avait des coups de pelle sur la tête de la victime, ils estimaient que la victime était morte le 12 janvier très tôt dans la matinée. Le détective conclut qu’il avait été assommé puis enterré. La pelle était l’arme du crime d’après la conclusion du détective mais aucune trace de l’arme n’avait été trouvée sur les lieux du crime.
Le lendemain, les deux suspects étaient à son bureau, tous les deux avaient un alibi. Jean Legeault commença à se justifier :
« Le soir du crime, j’étais dans un bar, demandez au barman !
- Je vais le questionner, répondit le détective.
- Ça ne sera pas la peine, il est dans ma voiture devant le commissariat.
- D’accord…Bertrand ! Va chercher le monsieur devant le commissariat ! cria-t-il. »

Quelques minutes plus tard, le barman arriva dans le bureau du détective.

« Bonjour, dit-il d’une voix grave.
- Bonjour, est-ce que Jean Legeault était avec vous le soir du crime ?
- Bien sûr, il a discuté avec moi pendant toute la soirée.
- Votre alibi est donc justifié, maintenant à vous Monsieur Cuivit.
- Moi, j’étais au cinéma.
- Comment pouvez-vous le justifier ?
-Appelez ma femme ! Elle était avec moi, voici son numéro : 0145362514. »
Le téléphone sonna pendant un court instant et une voie de femme lui répondit :
- Allô !!
-Bonjour, c’est le détective Pierre Dijean. Votre mari était-il avec vous au cinéma le 11 janvier au soir.
-Oui. Excusez-moi je dois raccrocher, j’ai du travail.
- Bon tout est ok, vous avez l’autorisation de partir, je vous rappellerai plus tard. »

Deux jours plus tard, l’équipe scientifique le rappela pour lui dire que, d’après l’autopsie, le corps avait été enterré la veille de la trouvaille ; c'est-à-dire le 12 janvier, vers 2 heures du matin comme ils l’avaient estimé.
Maintenant qu’il avait du nouveau, il alla interroger l’entourage de Bernard Adonf, il commença par le frère de la victime. Il sonna et, juste après, la porte s’ouvrit. L’homme derrière celle-ci était désespéré, il le questionna quand même :
« Pouvez-vous tenir le coup si je vous questionne sur la mort de votre frère ?
- Oui, répondit-il.
- Votre frère était-il heureux ?
- Non, sa femme a été assassinée il y a 5 ans.
- Pensez-vous que ce soit Jean Legeault le coupable du meurtre de sa femme.
- Non, j’avais des doutes...je pensais que c’était mon frère.
- Pourquoi ?
- Parce qu’il semblait un peu heureux lors de l’enterrement de sa femme.
- D’accord, savez-vous des choses sur Arthur Cuivit ?
- Oui, il m’en a beaucoup parlé lors de cette période.
- Pensez-vous qu’il aurait pu le tuer ?
- Oui, lors de la peine qu’il a reçu au palais de justice il a crié très fort : « Je me vengerai », il n’a passé que 5 mois en prison, il aurait pu donc se venger bien avant.
- Merci, au revoir.
- Au revoir.

Après cet interrogatoire, il retourna dans ses bureaux pour noter ce que lui avait dit le frère de la victime et alla voir la sœur de la victime. Quand il arriva chez elle, il sonna, l’interrogea. Elle lui donna exactement les mêmes réponses que son frère, mais elle n’était pas autant bouleversée. Pierre repartit chez lui. Dans sa chambre, il avait réuni un ensemble d’éléments concernant l’enquête. Chaque soir, avant de s’endormir, il y consacrait un peu de temps pour essayer de s’imaginer la scène du crime. Pendant la nuit, le détective eut pour la première fois de sa vie une intuition qui lui dit de retourner à la forêt de Meudon pour trouver d’autres indices.
Très tôt le lendemain matin, il prit alors sa moto puis se rendit à la forêt de Meudon pour trouver de nouveaux indices. Il chercha pendant deux heures et finit par trouver une pelle et des vêtements, ils étaient placés dans un arbre creux à cent mètres de la victime
Il partit au laboratoire pour examiner la pelle, il y trouva des traces de sang qui étaient les mêmes que celles trouvées sur la tête de la victime. Cela confirmait que l’arme du crime était la pelle. Mais il ne trouva de traces d’A.D.N ni sur la pelle, ni sur les vêtements. Le criminel les avait faites disparaître avec de l’acide chlorhydrique.
Le soir, sur son bureau, il retrouva un ticket de caisse qu’il avait trouvé le premier jour prouvant l’achat d’acide chlorhydrique, il devait appartenir au coupable. Il avait dû le laisser tomber lorsqu’il creusait, s’imagina le détective. Sur ce ticket, il y avait le nom, la date, l’heure et l’adresse du vendeur : Castorama, centre commercial Vélizy 2, 13 heures, le 11 janvier.
Le lendemain, il se rendit à Castorama et demanda au caissier central de visionner la caméra de vidéo surveillance du 11 janvier.
Ce fut un échec, parce qu’on ne voyait pas le visage de l’homme, on savait juste qu’il était grand...comme les deux suspects. Cela n'apportait rien de plus à l’enquête. Alors, il repartit avec encore un peu d’espoir parce qu’il avait vu à l’entrée du magasin, une autre caméra qui surveillait l’entrée des voitures.
Cela faisait plus d’une heure qu’il visionnait la cassette du 11 janvier quand il finit par voir le même type qu’il avait aperçu dans l’autre cassette, il reconnut le visage du criminel. Alors, il partit en courant, enfourcha sa moto pour se rendre au commissariat.
Il appela les suspects pour le deuxième et dernier interrogatoire. Quelques heures plus tard, les deux suspects étaient là, il cria :
« Je connais le coupable mais je veux qu’il se dénonce lui-même.»
Arthur niait toujours le crime, Jean aussi. Le détective commença à leur raconter comment l’histoire s’était passée.
« D’abord, le coupable a assommé la victime en lui donnant des coups de pelles sur la tête lorsque qu’il faisait son footing très tôt le matin avant qu’il ne parte pour son travail, il l'a enterré aussitôt puis a enlevé les traces d’A.D.N en recouvrant ses habits et la pelle d’acide chlorhydrique. Le coupable est …Jean ! En effet, un dernier élément a confirmé mes doutes. Hier, quand j’ai visionné la caméra de vidéo surveillance, j’ai vu le coupable dans sa propre voiture. Il conduisait une voiture rouge identique à celle qu'a prise Jean pour venir au premier interrogatoire. Il a essayé de dissimuler son crime en dispersant des habits d’un ennemi de la victime, il se les était procuré quand Arthur les avait jetés à la poubelle.
- Monsieur Jean Legeault, nous nous retrouverons au tribunal !
Le soir même, le détective savourait sa victoire. Mais, cinq jours plus tard, il apprit dans son journal quotidien que le dénommé Jean Legeault n’avait pas été incarcéré puisqu'il avait déjà purgé une peine pour un crime qu’il n’avait pas commis, celui de la femme de Monsieur Bernard Adonf. D’après Jean, Bernard Adonf avait tué sa femme parce qu’elle l’avait trompé avec Jean et qu’il ne supportait pas leur rapport, alors il avait assassiné sa femme et l'avait fait accuser. A l’époque, le tribunal ne le croyait pas parce que Bernard disposait de nombreuses preuves contre lui. Il avait tout prévu pour l’accuser, il y avait donc deux coupables : Bernard pour le meurtre de sa femme et Jean pour celui de Bernard.
Pierre Dijean se leva de sa chaise et dit pour conclure : « Affaire classée !!! »

Meurtre à l'auberge, Stéphane

Mystère à l’auberge
Jean-François Lee, inspecteur, prenait des vacances dans les Alpes. Dans ce paysage de montagnes magnifiques, les touristes accouraient pour goûter aux joies des sports d’hiver. Les auberges, pleines à craquer, prospéraient. Jean-François passait des vacances agréables en compagnie de ses amis. Le 22 février 2008, après une bonne journée de ski, il rentra dans le refuge où il s’était installé. Cet abri était agréable et réputé pour la qualité de son service. Les tables étaient éclairées par de petits chandeliers en argent et à l’étage, les chambres étaient fermées par des portes en bois massif. L’inspecteur dormait dans la chambre 23. Sur les murs étaient gravés des calligraphies. L’ambiance était chaleureuse. Il aperçut Mme Lica et alla prendre de ses nouvelles. C’était la gérante de l’auberge où l’inspecteur s’était installé. D’habitude de bonne humeur, la dame était en larmes :
« Que vous arrive-t-il ma chère? demanda-t-il.
- M…mon…fiancé est mort !!
- Oh, toutes mes condoléances, dit Jean-François d’un air triste, je suis très touché par votre peine…mais j’aimerais en savoir un peu plus sur sa mort, je suis inspecteur et je peux peut-être vous aider.
- Hier, le 21 février 2008, mon fiancé, Antoine Ducrain, m'a demandé si je voulais l’accompagner pour escalader une falaise, il est alpiniste. J'ai refusé, il était 12h00. Le soir, il n'est rentré pas à l’auberge alors j'ai appelé la police. Ils l’ont retrouvé mort. Ils ont transféré le corps dans un laboratoire d’autopsie pour l’analyser.
- Intéressant…réfléchit Lee, je vais m'occuper de cette affaire.
- Ce n’est pas tout, ajouta Lina, depuis hier, mes clients fuient mon auberge car ils ont peur de subir le même sort. Bientôt, je devrais fermer si les affaires ne reprennent pas…sanglota-t-elle. »
Après avoir eu le feu vert de son patron, Jean-François interrogea quelques personnes...comme dans chaque affaire. Une dame l’informa qu’une autre auberge nommée « Chez François » se trouvait dans le coin. Il alla y faire un tour et posa ses questions. En entrant dans l’établissement, il fut apeuré par la décoration. Ce n’était pas le même style que la précédente. Les murs, peints en noirs, étaient ornés de tête d’animaux empaillés et dans l’une d’elle, un objet blanc était accroché au fond de la bouche, un feu sombre éclairait et chauffait la pièce. Le gérant lui précisa que son chiffre d’affaire était en hausse depuis que la police avait retrouvé le corps de la victime. Pendant tout le témoignage de François Gilbert, un homme à la mine sinistre dévisagea l’inspecteur. Le gérant lui précisa que c’était un des plongeurs de la salle :
« Comment vous appelez-vous monsieur ? demanda l’inspecteur.
-Je suis Georges Lica, le plongeur de cette auberge. »
L’inspecteur eut un flash.
« Puis-je savoir si vous êtes marié ? continua t il.
- Non, affirma Georges.
Sur ce l’inspecteur se dirigea vers le laboratoire d’autopsie où étaient déposés habituellement les cadavres. L’inspecteur trouva rapidement le corps. Celui-ci avait reçu des coups de couteau dans le dos et dans le ventre, ses yeux étaient grands ouverts et plusieurs parties de son corps étaient couvertes de plaies béantes. L’arme du crime était un poignard portant un F sur la lame. L’arme dans la main, l’employé de police se dirigea vers l’auberge suspecte.
« Est-ce que vous reconnaissez ceci ? A qui est-ce ? cria-t-il dans la salle en montrant le couteau à tout le monde.
-Mais, mais c’est mon couteau personnel ! Je le cherchais depuis plusieurs mois en croyant l’avoir perdu ! affirma François Gilbert.
- Venez par ici, j’ai quelques questions à vous poser.
L’inspecteur l’emmena dans la cuisine et lui posa ces questions :
« Qu’ est-ce que votre couteau faisait au pied de la victime ?
- Je, je n’en sais rien.
- Savez-vous que c’est l’arme du crime ?
- Co…Comment !!!
- Désolé mais je dois vous mettre en garde à vue, monsieur.
- C’est un coup monté !!!
***
Au commissariat, dans une petite pièce sombre, l’inspecteur Lee interrogeait le suspect.
« Allez crachez le morceau, insista t il.
- Mais si j vous dis que j’n'ai rien fait !! s’emporta M. Gilbert. Vous pouvez vérifier, je ne suis pas sorti de mon auberge le jour du crime. Ce jour-là, elle était pleine et je n’ai pas eu le temps de me reposer. Ma caméra de surveillance pourra vous le prouver.
- Où est-elle?
- Elle se situe au fond d’une des têtes empaillées ».
Après avoir relâché François Gilbert et visualisé les vidéos, l’inspecteur en vint à se dire que c’était Georges Lica le coupable. Il chercha à le voir mais on l’informa qu’il était parti à l’étranger sans donner aucune raison. On lui affirma que son avion décollait à 22h00 et qu’il avait pour destination le Canada. Tout était perdu...mais en rentrant au commissariat, il croisa un homme ressemblant à Georges Lica :
« J’ai des révélations à faire sur Georges Lica.
- Accompagnez-moi alors.».
Sur tout le chemin, le témoin avait l’air tendu, crispé :
« Connaissez-vous Georges Lica ?
- Oui. En fait, je suis son frère jumeau, Steve Lica.
Une fois arrivés au poste de police, il lui dit :
« Allez-y, parlez, je vous écoute.
- C’est Georges, l’assassin. Je l’ai remplacé pendant sa pause mais je ne savais pas que c’était pour tuer cet homme. Il m’avait dit qu’il devait régler quelque chose d’important, mais je ne me doutais pas qu'il allait commettre un tel crime.
- Merci pour votre témoignage. »
L’inspecteur téléphona à l’office de douane de l’aéroport d’Orly et ordonna d’arrêter Georges Lica quand il passera devant leur bureau. Les douaniers suivirent ses instructions à la lettre. Puis, à l’arrivée de l’inspecteur, ils lui laissèrent le champ libre :
« Pourquoi, l’avez-vous tuer espèce d’assassin ? Pourquoi avez-vous menti à votre propre frère ? demanda Lee.
- J’ai passé de si beaux jours avec elle...Quand j’ai appris qu’elle me trompait j’ai eu tellement de douleur que j'ai failli y rester. Mais de jours en jours en jours, mon chagrin s'est transformé en haine et j’ai eu de plus en plus de mal à la contenir. J’ai menti à mon frère contre mon gré, c’est mon amour propre qui m’a obligé à agir. Voilà, j’ai fait ce que j’ai fait et j’assume mes actes. Je ne reverrai peut-être plus Lina et j’en serai malade. Je voulais me suicider mais…, j’ai préféré m’exiler, au loin, pour refaire ma vie, mais tout est fichu.
-Votre discours m’émeut, je suis au bord des larmes, mais le crime que vous avez commis est inexcusable. Ne bougez pas, j’appelle mon patron. »
Il rappela les douaniers pour garder le criminel durant son coup de fil puis s’éclipsa. A son retour, Georges n’était plus là et au milieu des corps des douaniers, flottait un bout de papier, il y était inscrit :
« Pauvre amateur, vous êtes tombé dans mon piège, je n’ai plus commis « un meurtre » mais des meurtres. Que cela vous serve de leçon ! Mauviette. »
Son avion décolla, l’inspecteur Lee fut viré de son boulot. Et tout finit mal, qui finit mal.

Morsure fatale, Simon

Morsure fatale
Il était six heures vingt, heure à laquelle je me réveillais tous les matins pour aller travailler. Ce jour-là, je me dirigeai vers la salle de bain pour prendre ma douche lorsque le téléphone retentit. On m’annonça qu’un crime avait été commis à Meudon-la-Forêt, qu’on avait retrouvé le corps d’un homme affreusement mutilé sur le trottoir.
« On aurait besoin de vous pour élucider cette enquête, inspecteur.
- D’accord j’arrive, répondis-je ».
Je me dépêchai d’aller me doucher et je m’habillai en quatrième vitesse. Je pris ma tartine de pain grillé puis je montai dans ma voiture pour me diriger vers la scène du crime. Arrivé sur place, je saluai Georges, mon associé, et lui demandai s’il pouvait me fournir quelques informations sur la victime.
« Notre gars s’appelle François, m’indiqua Georges. Serveur chez Momo, le « Grec », à deux pas d’ici. Il a 33 ans, petit, 1m62 pour 85 kg. Il est marié à une femme beur, Fatima mais ils ne seraient plus ensemble d’après ce qu’on m’a dit. Ils ont un enfant. Voilà c’est tout ce que je sais sur lui. »
- D’accord, merci Georges. Où est le corps ?
- Par ici inspecteur.
- Ah, en effet… Ce n’est pas beau à voir, admis-je.
- Oui et apparemment il a souffert, il est couvert de morsures.
- Ça devait être de sacrés molosses, constatai-je. Et la vieille dame là-bas, c’est notre témoin ?
- Mauricette elle s’appelle, répondit Georges en esquissant un sourire. C’est elle qui nous a prévenus.
- Ok, alors qu’est-ce qu’on attend pour aller l’interroger, la Mauricette, lui balançai-je.
- Oh, calmos inspecteur ! On l’a déjà fait pour toi !
- Bien et qu’est ce qu’elle t’a dit ? »
Georges prit une profonde inspiration :
« Aux environs de 22h15, elle aurait vu un homme descendre de sa voiture accompagné de plusieurs chiens très excités. Elle l’aurait ensuite entendu dire « Allez-y, bouffez-le ! ». Horrifiée par ce qu’elle était en train de voir, elle serait allée se recoucher pour essayer d’oublier ce moment sordide. Ce n’est que ce matin, vers 6h00 qu’elle aurait décidé de nous appeler…
- Merci Georges, et sais-tu où habite notre François ? continuai-je.
- Affirmatif, dernière adresse connue, chez ses parents au 1 avenue Robert Schumann bâtiment 2, 9ème étage, 1ère porte à gauche.
- Oula ! T’es fournisseur de renseignements aux pages jaunes, toi, lui lançai-je en souriant. »
Quelques minutes plus tard, nous arrivâmes avenue Robert Schumann. Une fois devant l’appartement des parents de François, sur le seuil de sa porte, je frappai trois fois en disant :
« Inspecteur SIMARE, Police Judiciaire, veuillez ouvrir s’il vous plaît ! ».
Une vieille femme - certainement la mère de François - ouvrit la porte. Elle me regarda l’air étonné. Manifestement les collègues n’avaient pas eu le temps de la prévenir de la mort de son fils. Je me raclai la gorge et dit d’un ton compatissant :
« Madame, j’ai une triste nouvelle à vous annoncer. Votre fils est mort. Il a été attaqué par des chiens et est décédé des suites de ses blessures. »
Comme je m’y attendais, la mère de François fondit en larmes. A ce moment-là, une jeune femme sortit d’une pièce voisine, tenant dans ses bras un bébé. Je me présentai :
« Inspecteur Simaré. Je suis venu annoncer à Madame la mort de son fils, François Marais. Vous le connaissiez ? »
Elle me regarda interloquée avant de me donner son identité :
« Je suis l’ex-femme de François. Je viens ici toutes les semaines pour montrer à sa mère le bébé que nous avons eu ensemble… ».
- Je suis désolé de vous importuner, m’excusai-je, mais il faudrait que je puisse vous poser quelques questions…Votre fils se comportait-il de façon de bizarre ces derniers temps ? lui demandai-je.
- Non, non, me répondit-elle.
Elle ajouta que François s’était confié à elle en lui disant qu’en ce moment ça n’allait pas très bien au travail, qu’il avait des relations de plus en plus difficiles avec son patron Erik et qu’il finirait peut-être même par être viré à force d’être absent. Après lui avoir posé cette question, j’étais sûr que ce n’était pas elle qui aurait pu commettre ce crime atroce. Puis, j’interrogeai Fatima, l’ex-femme de François. D’emblée, elle me supplia :
« Monsieur, pourriez-vous me laisser voir François une dernière fois… S’il vous plait… »
Je finis par céder et accepta sa requête. Nous montâmes dans ma voiture. En chemin, j’en profitai pour lui poser quelques questions.
« Quel âge avez-vous Fatima ?
- J’ai 30 ans.
- Quelles étaient vos relations avec François ces derniers temps ?
- C’était plutôt tendu, m’avoua-t-elle. »
Je cherchais à savoir pourquoi mais ses explications restèrent floues. Arrivés sur les lieux du crime, la jeune femme descendit rapidement de mon véhicule et se jeta sur son ex-époux qu’on était en train d’installer dans la voiture de la morgue.
« Je savais que ça finirait comme ça. Pourquoi t’ont-ils fait ça hein, dis-le moi pourquoi ?
J’essayai de la raisonner en lui disant :
« Madame, calmez-vous s’il vous plaît. Nous allons devoir emmener le corps de votre mari au labo pour l’autopsie.
- Non, non vous n’avez pas le droit !
- Écoutez Fatima, je sais que c’est dur pour vous mais je vous jure de retrouver l’assassin de votre mari et que celui-ci sera puni très sévèrement pour ce qu’il a fait. »
Remise de toutes ces émotions, Fatima remonta dans ma voiture Je décidai de retourner à l’appartement des parents de François. Sur la route, je lui posai une question portant sur ce qu’elle avait dit en voyant le corps de son mari. Fatima me raconta alors leur histoire. Ils étaient ensemble depuis cinq ans quand ils ont décidé de se marier. Mais le jour du mariage, Fatima a avoué à François qu’elle était enceinte. Il a alors décidé de la quitter et a annulé la cérémonie. Plus tard, Fatima a appris que, durant leur relation, François l’avait trompé plus d’une fois. Cette révélation avait plongé Fatima dans un profond désespoir. Elle s’était confiée à son frère Abdel qui avait juré à sa sœur que François paierait pour sa lâcheté et son infidélité. Cette révélation semblait indiquer qu’Abdel et son groupe avaient peut-être des choses à me dire. Je lui demandai où je pouvais le trouver. Elle m’avoua qu’Abdel et sa bande organisaient des combats de chiens dans la cité, près des Arcades du Joli Mai à Meudon-la-Forêt.
« Ça se passe dans les caves, me confia Fatima. Il doit y en avoir ce soir. Généralement, c’est après 22h30… »
Quand je fus de retour chez moi, il était vingt et une heures cinquante. J’appelai vite mon collègue en lui disant que j’aurais besoin de quelques hommes pour interpeler les suspects du meurtre de François, ils seraient probablement armés. Tout se déroula bien. Il n’y eut aucun blessé et en cherchant dans les recoins de la cave, je découvris, cachée derrière une grande étagère, une porte. Nous poussâmes - moi et mes hommes – l’étagère ensemble. Une fois l’armoire dégagée de la porte j’ouvris, et là, je vis un gros tas de viande qui devait servir de nourriture aux chiens et à sa gauche un buffet sur lequel se trouvait plein de papiers avec à coté des bouteilles de whisky et de vodka mélangée à de la bière. En fouillant dans la multitude de papiers, je découvris quelque chose d’intéressant : la liste des fournisseurs de viande avariée. Parmi eux se trouvait le patron de la victime, il figurait en tête de liste.
Je rentrai chez moi, le réveil indiquait 23h37. Fatigué, je m’endormis tout de suite. Le lendemain, je me levai à huit heures. Mon premier réflexe fut d’appeler le snack pour leur demander leurs horaires d’ouverture et de fermeture.
« Nous sommes ouverts de sept heures et demie jusqu’à vingt trois heures trente me dit la serveuse. »
Arrivé au restaurant, je dis à une serveuse que j’étais l’inspecteur SIMARE de la police criminelle de Meudon et que je désirais rencontrer le patron du restaurant. Elle m’emmena jusque dans le bureau de son « boss » qui se trouvait juste à coté de la cuisine du restaurant. Assis en face du directeur du Grec, je lui posai quelques questions :
« Que faisiez dans la soirée du treize au quatorze novembre à vingt deux heures quinze précises ?
- J’étais au cinéma avec ma petite copine Carla à la séance de vingt deux heures jusqu'à minuit.
- Qu’est-ce qui me prouve que ce n’est pas vous qui avez tué François ?
- Tenez ! Voici le ticket du cinéma, je l’avais gardé sur moi…par hasard…Regardez ! Mon nom est inscrit dessus, voici la preuve que je ne vous ai pas menti.
- Ok merci ! Bon ben, je vais devoir y aller.
- Attendez inspecteur ! Je voulais aussi vous dire que même si on avait eu quelques prises de tête parce qu'il ne venait pratiquement jamais, je n’aurais pas pu le tuer pour ça... on se connaissait depuis la maternelle. C’était vraiment un chic type.
Je sortis de son bureau, me dirigeai vers la caisse du restaurant pour commander un hamburger, des frites et du coca. Cinq minutes plus tard, j'étais dehors. J’étais complètement perdu, je savais plus du tout où j’en étais. J’avais pourtant l’impression d’avoir interrogé toutes les personnes que je suspectais dans cette affaire mais non.
Je me rendis chez les parents de François, j’annonçai à sa mère que je ne savais toujours pas qui avait tué son fils. C'est à ce moment-là qu’un homme surgit d’une pièce voisine. C’était le beau-père de la victime – René - . Je fus surpris de le voir ici car les collègues m’avaient dit qu’il était en ce moment en voyage organisé par son club de tir mais il avait du être annulé...J’en demandai la raison au beau-père de François. Il me répondit que ses copains et lui n’avaient pas pu partir parce que le patron de l’hôtel où ils devaient se rendre venait de mourir d’une crise cardiaque. Après m’avoir dit les raisons de l’annulation de son voyage, je commençai à l’interroger :
« Où étiez-vous et que faisiez-vous le soir du 13 au 14 novembre à 22h15 précises ?
- Oh ben...J’étais au stand de tir avec les copains.
- Pourrions-nous allez voir sur place ?
- Ouais bien sûr. »
Nous arrivâmes au stand de tir. Je me dirigeai vers les amis du beau-père de François en essayant de repérer un homme qui ne me semblait pas totalement ivre afin de pouvoir lui poser quelques questions. C’est à Tim que je posai ces quelques questions :
« Vous souvenez-vous de ce que vous avez fait vous et vos amis dans la soirée du 13 au 14 novembre ?
- Ah ben ouais, bien sûr que je m’en souviens ! C’était l’anniversaire de Mario et même que René a dû partir aux environs de 21h50 pour régler quelque chose dans la forêt. Il était parti par là je crois.
- Merci pour l’information. »
Je partis avec René en lui disant que j’avais besoin de lui pour m’accompagner dans la direction que m’avait indiquée Tim au cas où je me ferai agresser car ce coin n’était pas considéré comme l’endroit le plus sûr de la ville. Au bout de cinq minutes de marche, je vis des traces de pas sur le sol. Je décidai de les suivre. En les suivant, elles me menèrent à une petite cabane souterraine. En cherchant partout à l’aide de ma lampe torche je découvris par terre des muselières et du sang. Je sortis quelques minutes plus tard de la cabane, j’étais pratiquement sûr que c’était René qui avait tué François. Je me retins de lui dire quoi que ce soit...Je voulais en être vraiment sûr. De retour au stand de tir, René poussa soudain un cri de douleur :
« Aïe ! Non pas maintenant ! »
A ce moment-là, je vis du sang couler de sa jambe droite. Je soulevai son pantalon afin de voir d’où le sang provenait et là je vis que son mollet avait pratiquement été dévoré...Cela ne pouvait être que des chiens. Après avoir vu ça, j’étais sûr que c’était lui qui avait commis le crime. Voyant qu’il était soupçonné du meurtre de son fils il m’avoua tout tout de suite : pourquoi il avait fait ça et comment il s'y était pris. Il avait tué François parce que celui-ci menaçait de dire à la police que René battait sa femme. . Il fut jugé très sévèrement pour ce qu’il avait fait. Il écopa de trente ans de prison ferme et mourut quelques jours avant de sortir de prison.


The end

Meurtre crapuleux, Thomas N.

MEURTRE CRAPULEUX



L‘été dernier, dans un immeuble parisien situé près de St Germain Des Près, un crime fut découvert par une concierge. Comme tous les matins, elle déposait le courrier devant chaque appartement, mais, ce matin-là, au troisième étage, elle remarqua que la porte de M. Dupont était entrouverte. Elle appela plusieurs fois le vieux monsieur qui ne répondit pas et décida donc d’entrer. Elle poussa alors un grand cri. Le vieil homme avait été assassiné. Il était allongé sur le ventre, baignant dans son sang.
C’était un homme âgé de 85 ans, vivant seul au 8, rue de l‘Odéon dans le 6ème arrondissement de Paris. Il avait toujours été célibataire. Il passait le plus clair de son temps à fumer la pipe et à lire le journal dans ce beau jardin du Luxembourg.

La concierge appela la police qui arriva aussitôt sur les lieux. Il y avait avec eux, le célèbre inspecteur Jean Aldebert, connu pour sa ténacité et sa perspicacité. Il avait pour habitude de noter les moindres indices sur son carnet. L’inspecteur résidait dans un grand appartement, au 18 de la rue de Courcelles dans le 17ème arrondissement de Paris avec son épouse et ses trois filles.

A peine arrivé, il interrogea la concierge, très choquée, qui lui confia n’avoir rien remarqué, sauf le démarrage impressionnant d’une voiture de sport rouge la veille au soir quand elle sortait les poubelles.

Montant les escaliers de sa démarche bestiale, il remarqua tout de suite que la porte de l’appartement de la victime avait été fracturée. En entrant, il vit le corps, étendu sur le ventre, baignant dans son sang. Il y avait une empreinte de pas dans le sang, il s’agissait d’une grande pointure. La victime semblait avoir été poignardée à plusieurs reprises dans le dos. Devant lui, le coffre-fort était ouvert et vide. En se rapprochant du corps, il aperçut un objet brillant, sous le bras de Charles Dupont. Il s’agissait d’un badge venant de la banque « Société Générale » avec les nom et prénom du propriétaire. L’appartement, lui, ne semblait pas avoir été fouillé. Rarement, il n’avait trouvé autant d’indices sur les lieux d’un crime. Il trouva cela étrange. Il demanda à ses collègues de boucler le secteur et confia l’examen du corps aux services de la police scientifique de son commissariat pour en savoir plus sur la mort de ce vieil homme.

De retour au commissariat, il convoqua son équipe dans son bureau. Il envoya deux de ses collaborateurs chercher l’employé de banque à son domicile. Au même moment, deux autres collègues partirent au domicile de celui-ci pour trouver éventuellement d’autres indices. Dans l’heure qui suivit, le banquier, Benjamin Ducros entra en râlant en salle d’interrogatoire. L’inspecteur dit :

« On se calme Monsieur Ducros ».

Face à l’inspecteur et à sa carrure impressionnante, le banquier baissa d’un ton et dit :

« Mais enfin ! Qu’ai-je bien pu faire pour être emmené de force ici ?
- Alors Monsieur Ducros, comment vont les affaires en ce moment ? lui demanda-t-il en lui tapant dans le dos. J’ai entendu dire que c’était la crise ! ajouta-t-il.

- Vous ne m’avez tout de même pas fait venir jusqu’ici pour parler de la bourse ? rétorqua-t-il.

- Monsieur Ducros, vous avez une voiture n’est ce pas ? De quelle couleur est-elle ?

- Elle est rouge Monsieur l’inspecteur, mais vous savez, elle est en réparation car elle n’est plus très jeune. Si c’est à propos de mes contraventions non payées…je peux tout vous expliquer…

- SILENCE !! Monsieur Ducros, contentez-vous de répondre à mes questions. Que faisiez-vous hier soir aux alentours de 21 heures ?

- J’étais chez moi en train de regarder le match de football à la télévision.

- Étiez-vous seul ?

- J’étais seul, car vous savez, je suis célibataire.

- Reconnaissez-vous ceci ? demanda l’inspecteur en lui montrant le badge retrouvé sous le corps de la victime.

- Où l’avez-vous trouvé ? Je le cherche depuis plusieurs jours, je pensais l’avoir égaré lors d’une soirée avec des amis.

- Dites m’en plus jeune homme ! réclama l’inspecteur.

- C’était il y a trois jours, nous nous sommes retrouvés entre collègues pour fêter la promotion d’un des nôtres. Nous étions une quinzaine de personnes à être invitées à cette fête, dont une, un peu bizarre, qui m’a posé beaucoup de questions sur la banque et ma clientèle. Je me souviens très bien de lui car il est arrivé avec une splendide Ferrari rouge. Je suis si content que vous ayez retrouvé mon badge ! ».

Soudain, le téléphone sonna, les deux collaborateurs annoncèrent à l’inspecteur qu’ils avaient découvert au domicile du banquier un couteau dans un torchon, qu’il y avait des traces de sang. Les deux collègues envoyèrent l’arme au médecin légiste pour savoir s’il s’agissait de l’arme du crime.

Cette nouvelle preuve obligea alors l’inspecteur à placer Monsieur Ducros en cellule. Il ordonna aux policiers présents :

« Messieurs, mettez-lui les menottes et placez-le dans la cellule numéro 8.

- Mais pour quel motif ? s’emporta le banquier.

- Je vous accuse du meurtre de Monsieur Dupont et de lui avoir volé le contenu de son coffre- fort.

- JE SUIS INNOCENT ! JE SUIS INNOCENT ! hurla-t-il.

De retour chez lui, après une journée difficile, l’inspecteur eut du mal à se détendre malgré la présence de son épouse et de ses trois filles. Cette enquête le perturbait.

Le lendemain, il arriva au commissariat avec la ferme intention de résoudre ce crime. Tout d’abord, il demanda à son collègue de rechercher les noms et les adresses de tous les propriétaires de Ferrari de couleur rouge dans la région.

Très rapidement, un homme connu sous le nom de Carlos, habitant le même quartier que le premier suspect, et ayant une Ferrari rouge, attira l’attention des policiers car il était déjà connu des services de police pour de nombreux vols. L’inspecteur partit sur le champ lui rendre visite afin de lui poser quelques questions. Il s’agissait d’un homme de 31 ans, de grande taille, flambeur ; l’inspecteur sonna à son domicile.

Il avait semble-t-il un bon alibi pour le soir du crime, il était avec sa petite amie. Elle était partie il y a peu avec la voiture pour rendre visite à une amie en province.

Il rentra au commissariat sans plus d’informations et sans réponse. Sur son bureau, venaient d’arriver les premiers résultats de l’autopsie. Il fut troublé en apprenant que le meurtrier devait être grand et gaucher d’après la direction des coups de couteau dans le corps de la victime. De plus, l’empreinte de pied confirmait que l’auteur de ce crime était grand. Cela innocentait alors l’employé de banque.

Il décida donc de convoquer Carlos au commissariat en prétextant avoir oublié de lui poser certaines questions. Arrivant sur place, Carlos croisa le banquier qui se rendait lui aussi dans le bureau de Jean Aldebert. Ducros, surpris, dit :

« Mais, on se connaît ! Vous étiez à la soirée de mes amis l’autre jour !

- Mais vous faites erreur, on ne s’est jamais rencontré ! répondit Carlos, mal à l’aise.

- Vous vous connaissez ? demanda l’inspecteur, témoin de la scène.

- Bien sûr que non! répondit Carlos.

- Mais si ! C’est lui dont je vous ai parlé lors de mon interrogatoire, ajouta Ducros. »

L’inspecteur fit entrer les deux hommes dans son bureau. Soudain, le téléphone sonna ; l’inspecteur resta bouche bée en écoutant les nouvelles qu’il apprenait. Il se tourna alors vers Carlos et lui dit :

« On vient d’arrêter votre petite amie à la frontière Suisse, elle conduisait votre voiture et voyageait avec une mallette remplie de billets dans le coffre ».

Carlos, se leva brusquement, tenta de s’échapper mais fut plaqué au sol par Ducros et les deux policiers présents. Menotté à sa chaise, il révéla alors les raisons de son acte. Il avait en effet de grosses dettes de jeux et devait les rembourser rapidement. C’est lors de cette soirée, en faisant connaissance avec le banquier, qu’il avait trouvé sa victime. Il avait écouté avec beaucoup d’intérêt M. Ducros parler de ce vieil homme qui retirait son argent de la banque pour le mettre dans son coffre-fort personnel. Il reconnut ensuite avoir placé l’arme du crime dans l’appartement du banquier ainsi que d’autres indices. Carlos fut emmené énergiquement en cellule en attendant que la justice fasse son travail.

L’inspecteur se tourna alors vers Ducros en s’excusant de l’avoir soupçonné et lui dit en souriant :

« Au fait ! Monsieur Ducros, vous qui travaillez dans une banque, vous n’auriez pas quelques bonnes idées de placements par les temps qui courent ?

Meurtre à la Bourguignonne, Blanche

Meurtre à la Bourguignonne

Monsieur Yves Bigot était journaliste à l’Yonne-républicaine, où il s’occupait de la rubrique « faits divers ». Petit, rondouillard et moustachu, Yves Bigot avait la cinquantaine et l’esprit alerte. Il vivait dans la petite ville bourguignonne de Bessy-sur-Cure et avait pour habitude, chaque matin avant de partir au travail, de saluer tous ses voisins de la rue Goulmet. Parmi eux, se trouvaient Monsieur et Madame Deroz, les Delvoix et les Zacqua. Quand il arrivait à son travail, Yves allait serrer la main de ses collègues avant de s’atteler à la tâche. Vers midi, il allait déjeuner avec ses camarades au café/bar de Monique, il adorait y écouter les commérages. Enfin, le soir, une fois rentré chez lui, il dînait avec sa femme Geneviève, sa confidente à qui il racontait toutes ses journées, puis allait se coucher.
Le matin de mon assassinat, il pleuvait. C’était le 2 novembre et Yves Bigot buvait tranquillement son café avec sa femme, avant d’aller dire bonjour à ses voisins. Personne n’avait remarqué ma disparition, j’étais censée être partie le matin même en voyage scolaire. Au moment d’aller saluer ses amis, il remarqua que le notaire, Lionel Portel, était absent : « Bah, se dit-il, il doit être parti en voyage ou dieu sait où ! »
***
Madame Françoise Deroz, une amie de Monsieur Bigot, menait à Bessy-sur-Cure une existence paisible et sans histoire avec ses chats, son chien et son vieux mari. Mais un jour, alors qu’elle se promenait avec son chien, Patouch, au bord de la Cure, elle découvrit mon corps enfoui dans la vase, derrière l’écluse que l'on n’ouvrait qu’une fois par an pour assainir le lit de la rivière. Dès qu’elle fit cette découverte macabre, elle rentra directement chez elle, téléphona à la gendarmerie et alla chercher son ami Yves Bigot, dont elle savait qu’il aimait jouer les enquêteurs. Dès qu’il apprit la nouvelle, Yves courut à sa suite vers la scène du crime. Quand ils arrivèrent, la gendarmerie était déjà présente et relevait les empreintes sur la berge. Yves alla directement voir le lieutenant Sovajo, un ami de longue date. Celui-ci lui demanda :
« Est-ce vous qui avez découvert le corps ?
- Non, expliqua le journaliste, c’est Françoise…
- Bien, le coupa Sovajo, je vais la voir.
- Attendez, s’exclama monsieur Bigot, puis-je vous aider à quelque chose ?
- Eh bien… vous pouvez aller avec une de mes équipes, pour relever les empreintes sur la berge en amont, dit-il. »
Notre ami le journaliste suivit l’équipe de gendarmes et découvrit plusieurs traces de pas au bord de l’eau. Ils trouvèrent aussi des traces de sang et un petit médaillon rond contenant une photo délavée par la pluie. Quand Yves Bigot revint voir le lieutenant, mon corps avait déjà était emmené au laboratoire d’analyses scientifiques. Yves lui montra leurs découvertes. Il pensait savoir qui était la seule personne à pouvoir porter un médaillon pareil mais se retint de le dire.
Le journaliste alla ensuite présenter ses condoléances à mes parents (on avait pu identifier mon corps) et leur poser quelques questions par la même occasion. C’est ainsi qu’il apprit que moi, Charlotte Delvoix, aidais parfois le facteur à distribuer le courrier, et il alla, sous prétexte de recueillir des informations pour un de ses articles, interroger ses collègues de la Poste. Un employé lui indiqua que j’avais effectivement remplacé le facteur pour sa première tournée le jour de ma mort.
Le soir même, au café de Monique, les ragots allaient bon train. On disait que les meurtriers étaient les Michelsen, des allemands, ou peut-être Jacques Deroz, un ancien communiste, ou encore monsieur Berchien, un bon menuisier mais alcoolique…
***
Le lendemain, Yves Bigot se rendit à la gendarmerie pour rencontrer le lieutenant Sovajo. Il le vit alors qu’il questionnait Monsieur Berchien dans la salle d’interrogatoire.
« Puis-je savoir pour quelle raison Monsieur Berchien est en garde à vue ? demanda le journaliste à un gendarme.
- Il se trouve que ce matin, lui répondit le brave homme, nous avons trouvé chez lui l’arme du crime, un couteau de chasse. »
Monsieur Bigot alla voir l’inspecteur et le pria de bien vouloir le laisser interroger le suspect et Daniel - c’était le prénom de Monsieur Sovajo - accepta. Alors Yves s’approcha et demanda à Monsieur Berchien, en montrant le médaillon qu’il avait gardé :
« Reconnaissez-vous ceci ?
- Pas le moins du monde, assura Berchien d’un ton las.
- Bon reprit le rédacteur, vous devez vous douter qui je suis ici pour obtenir des informations comme le lieutenant Sovajo et que si vous me répondez, je pourrais vous aider. Alors, dites-moi, où étiez-vous le matin du 2 novembre ?
- Le matin du 2 novembre, j’étais en réunion avec le conseil municipal, des témoins vous le confirmeront.
- Ces témoins sont-ils fiables ? interrogea Yves par acquis de conscience.
- Considérez-vous que le maire n’est pas fiable !? s’emporta Monsieur Berchien excédé.
- Bien sûr que non, mais vous savez, je ne suis ni gendarme ni policier, il se peut donc que je pose des questions surprenantes, s’excusa Monsieur Bigot plus calmement. »
Le rédacteur discuta encore un peu avec le menuisier puis partit voir le maire. Celui-ci lui confirma la présence de Berchien au conseil municipal. Dès lors, comment le suspect pouvait-il être allé au conseil et avoir tué la victime en même temps ?
Ce soir-là, au café de Monique, pratiquement tous les habitants du village étaient là et les ragots étaient toujours aussi nombreux…Voyant que Lionel Portel était l’auteur de plusieurs de ces rumeurs, Monsieur Bigot sortit du bar, saisit son téléphone portable et s’empressa de téléphoner au lieutenant Sovajo pour que celui-ci convoque le notaire à la gendarmerie. Puis il retourna à l’intérieur et s’approcha de Monsieur Portel :
« Bonsoir Monsieur Portel, le salua-t-il, pourriez-vous passez à la gendarmerie demain ? Le lieutenant m’a chargé de vous indiquer qu’il avait quelques questions à vous poser. D’ailleurs, il vous téléphonera sûrement.
- Bien sûr, Yves, répondit Lionel en l’appelant par son prénom, ce qui étonna le journaliste. »
Puis notre ami fit la même opération avec d’autres personnes présentes dont Jacques Deroz, Madame Michelsen et Monsieur Zacqua…
***
Le lendemain, Yves Bigot écouta les interrogatoires de toutes les personnes que le lieutenant avait convoquées la veille, leur posa lui aussi quelques questions et se dit finalement qu’elles avaient toutes un fort bon alibi. Quand il eut terminé, il se dirigea vers la boîte où le gendarme de service avait déposé tout ce qui se trouvait dans les poches et les sacs des personnes qui étaient venues, ainsi que celle de Berchien. Il choisit parmi les objets des tickets de bus, de métro et de train et quelques mouchoirs, espérant ainsi disposer d'indices supplémentaires.
Quand il rentra chez lui, son épouse, Geneviève, lui annonça que Monsieur Sovajo avait convoqué Madame Portel, Monsieur Michelsen, Madame Zacqua et Françoise Deroz pour le lendemain. Yves avala rapidement le sandwich que Geneviève lui avait préparé puis se rendit au laboratoire d’analyses scientifiques pour connaître les résultats de l’analyse des empreintes sur le manche de l’arme du crime. En sortant du laboratoire, Yves Bigot décida d’aller faire le « tour du plateau », une promenade dans la campagne qu’il affectionnait particulièrement, pour mettre ses idées en place. Le ciel était gris et l’air humide, il ne tarderait pas à pleuvoir. Le vent le rafraîchissait agréablement. Vers la fin de sa balade, il commençait à se rendre compte que quelque chose ne collait pas, mais il ne savait pas encore quoi.
Au matin du jour suivant, il assista aux interrogatoires des nouvelles personnes convoquées et là encore, elles semblaient toutes disposer d’un bon alibi : le matin de mon assassinat, Monsieur Deroz était cloué au lit à cause d’un mauvaise grippe, Monsieur Zacqua passa deux heures à tondre sa pelouse (Geneviève Bigot, qui était sa voisine, pouvait en attester), Monsieur Portel était en voyage d’affaires à Paris et les Michelsen, Madame Deroz et Madame Zacqua faisaient leurs courses au marché d’Avallon. Et c’est alors que l’évidence lui sauta aux yeux : les alibis de tous les gens du village étaient solides, sauf un…Pendant le déjeuner, Yves testa ses réflexions auprès de sa femme : elle partageait ses conclusions en tous points. Tranquille et sûr de lui, il passa la soirée à faire des parties de belote chez Monique avec plusieurs voisins. Les rumeurs étaient toujours présentes, mais la passion était un peu retombée par rapport aux jours précédents.
***
Ce dimanche tant attendu, à midi et demi, Yves Bigot invita mes parents les Delvoix, ainsi que les Portel, les Zacqua, les Michelsen, le maire, Monsieur Berchien, les Deroz et le lieutenant Sovajo à prendre l’apéritif chez Monique. L’ambiance était tendue, l’atmosphère électrique. Tous les regards se tournaient vers Berchien qui restait pour tout le monde le principal suspect. Pour tout le monde ? Non, pas tout à fait, car le maire et Yves regardaient fixement les autres invités car ils savaient que Berchien était au conseil municipal au moment du crime. Le journaliste remarqua le léger tressautement du doigt de Lionel Portel et toussota avant de prendre la parole :
« J’imagine que vous savez pour quelle raison je vous ai tous invités, commença-t-il.
- Pour confondre l’assassin, bien sûr ! s’exclama le maire en fixant tour à tour tous les invités.
- Mais oui, c’est ce qu’on attend tous, coassa Madame Zacqua en lançant à Berchien un regard accusateur.
- Bien, continua Yves, c’est effectivement ce pour quoi je vous ai réunis. Pour commencer, je vais vous expliquer ce qui s’est passé le matin du 2 Novembre … Vers sept heures, Charlotte Delvoix passait chez le facteur pour prendre le courrier qu’elle lui avait promis de distribuer tôt le matin, avant de partir pour le voyage organisé par son lycée. Alors qu’elle s’arrêtait devant chez son assassin, Mademoiselle Delvoix dut entendre ou voir quelque chose qu’elle n’aurait pas dû entendre ni voir. Notre assassin s’en est aperçu et a décidé de la supprimer. Il est probable qu’il ait jeté son corps dans la Cure en amont de l’endroit où nous l’avons trouvé et c’est après qu’il se sera fabriqué son alibi…
- Mais dites-nous qui a tué ma fille, implora madame Delvoix.
- C’est ça, qu’on en finisse, renchérit son mari.
- Un peu de calme, s’il vous plaît, temporisa le journaliste. Monique, voudriez-vous resservir un verre à chacun, je vous prie ? La plupart d’entre vous pensent que Monsieur Berchien est le coupable, reprit Yves Bigot. C’est une erreur car il se trouvait, à l’heure du meurtre, en plein conseil municipal. Et si l’arme du crime a été trouvée chez lui, c’est que le coupable l’y a dissimulée. »
Vous souvenez-vous quand je vous ai dit que notre ami avait conclu que tous les alibis étaient solides, sauf un ? Nous y voici…
« Tout a démarré quand des gendarmes ont trouvé l’arme du crime chez Monsieur Berchien, commença Yves Bigot, vous êtes d’accord…
- Mais vous venez de dire que ce n’était pas lui ! s’emporta mon père.
- Laissez-moi terminer je vous prie, reprit Yves, je suppose que personne n’a pensé à demander aux gendarmes les résultats l'examen de l’arme du crime fait par le laboratoire.
- Nous avons pensé que l’assassin avait effacé les empreintes, bafouilla tant bien que mal Madame Portel.
- Eh bien non et je vais vous dire à qui elles appartenaient, continua le journaliste, ces empreintes était celle de… Lionel Portel.
- QUOI !! s’exclama l’intéressé.
- Et ce n’est pas tout. Lors d’un de mes passages à la gendarmerie, pendant les interrogatoires, j’ai récupéré les billets de train et de métro utilisés par monsieur Portel pour son voyage à Paris le jour du meurtre. Vous nous avez menti Lionel, vous n’êtes parti à Paris que le matin même à 6h30 et pas la veille à 11h00 comme vous l’avez déclaré. Vous aviez tout le temps d’éliminer Charlotte Delvoix.»
Un long silence suivit cette déclaration, tous les regards se tournèrent vers le notaire qui se tortilla sur sa chaise avant d’exploser :
« Si tu n’avais pas été là, toi, espèce de journaliste fouineur, personne ne se serait rendu compte de rien ! hurla le coupable. »
Puis il essaya de se jeter sur Monsieur Bigot mais, heureusement, Messieurs Zacqua et Delvoix purent le retenir. Le lieutenant Sovajo téléphona aux gendarmes et on emmena Lionel à la gendarmerie. Quand il ne resta plus qu’Yves et Monsieur Sovajo, ce dernier prit la parole :
« Voilà tout est fini, je vous remercie car sans vous nous n’aurions jamais découvert l’assassin, commenta-t-il.
- Vous me voyez flatté, mais quelque chose me chiffonne encore…, soupira le journaliste.
- Et quoi donc ? le questionna le lieutenant.
- J’aimerais savoir quelle mystérieuse raison a bien pu pousser le notaire à faire un tel geste. Qu’a donc vu ou entendu la jeune Charlotte ? Peut-être le saurons-nous un jour… ».

Le 44, 1+1=2 morts, Hamdi et Louis

Le 44, 1+1=2 morts

Robert, l’inspecteur, avait enfin résolu son énigme quand tout à coup le téléphone sonna.
« Ha ha ha ! Je me suis vengé, cet impertinent ne nous gênera plus et vous ne me trouverez pas … »
Puis, la communication fut coupée. Le téléphone se remit à sonner aussitôt. L’inspecteur décrocha :
« Allô police ?
- Oui.
- Venez vite, un élève vient d’être assassiné en plein milieu de la cour de l’école Saint- Moret.
- Ne touchez à rien, on arrive. »
L’inspecteur sauta dans sa voiture et se rendit sur les lieux du crime en moins de dix minutes. Il découvrit le cadavre d’un jeune garçon qui avait reçu une balle de 44 magnum en pleine tête. L’inspecteur l’avait tout de suite remarqué en voyant la flaque de sang sous la tête de l’élève. Il remarqua aussi un mégot de cigarette près du corps et vit des traces de pas peu ordinaires tout autour du cadavre. En effet, l’empreinte du pied gauche était plus profonde que celle du pied droit. L’inspecteur se frotta les mains en se disant : « Voici un indice important… ». Il se rendit dans le bureau du Proviseur et lui annonça qu’il devait interroger plusieurs personnes.
« Connaissez-vous quelqu’un qui boite dans le collège ?
- Non, pas à ma connaissance…Ah si, il y a un professeur qui a eu un accident et qui parfois si le temps est froid, boitille.
- Bien, puis-je le voir ?
- Attendez… Je vérifie son emploi du temps… Il est déjà rentré chez lui. Il sera là demain matin.
- Merci. Maintenant, j’aimerais que vous me parliez de ce professeur.
- Il s’appelle Edward Ulrich, il a entre 45 et 48 ans. Il enseigne l’anglais pour les 3°4 en salle 306. Ses élèves n’ont pas l’air de l’apprécier. Il habite à Paris dans le 15ème arrondissement, au 90 rue du Commerce.
- Merci, au revoir M. le Proviseur. »
Le Proviseur ne se leva pas pour dire au revoir. L’inspecteur sortit de l’établissement pour interroger le suspect n°1. Il mangea un croque-monsieur en vitesse, prit le métro ligne 8 direction Balard, il descendit à Commerce, remonta la rue jusqu'au numéro 90 et pénétra dans le bâtiment. En entrant, il aperçut le concierge qui l’amena à l’appartement de M. Ulrich. Il sonna à deux reprises quand enfin un homme vint lui ouvrir :
« Bonjour je suis l’inspecteur Robert. Vous êtes suspecté d’avoir tué un enfant à l’école Saint Moret.
- Me ?... Mais ce n’est pas possible je n’ai même pas cours le mercredi …déclara-t-il mal à l'aise.
- Puis-je entrer ?
- Oui bien sûr monsieur. »
L’homme l’amena dans son salon, il boitait de la jambe gauche. Ils s’assirent l’un en face de l’autre.
« Voulez-vous boire quelque chose ?
- Non merci. Que faisiez-vous le matin de l’assassinat du jeune garçon ?
- J’étais chez moi, je n’ai pas cours le mercredi. Je vous l’ai déjà dit.
- Que faisiez-vous exactement ?
- Je buvais un café.
- Seul ?
- Non, avec un ami.
- Où ?
- Chez lui.
- Donc vous n’étiez pas chez vous ! Je vous emmène.
Deux heures plus tard à l’école Saint Moret.
« Bonjour inspecteur, dit un membre de l’équipe. Nous avons inspecté le lieu du crime et nous n'avons rien trouvé de plus et de votre côté ?
- Ulrich se fait interroger pour faux alibi mais je sais déjà qu’il n’est pas coupable, il ne boite pas de la bonne jambe. Je vais réinterroger le Proviseur.
La secrétaire lui annonça que le directeur était parti chez lui précipitamment.
« Où habite-t-il ?
- A côté de l’école, dans l’immeuble blanc, 5ème étage porte gauche.
- Merci, au revoir.
- De rien. Au revoir. »
La porte du Proviseur, à la grande surprise de l’inspecteur, était entrebâillée. L’inspecteur toqua plusieurs fois mais n'obtint aucune réponse. Il entra dans l’appartement, la lumière était éteinte, les rideaux tirés. L’inspecteur finit par voir, dans la pénombre, le Proviseur avachi sur son canapé en train de dormir. La jambe droite du Proviseur était plus courte que l’autre jambe. Le cri de surprise que laissa échapper l’inspecteur fut fatal, cela réveilla le Proviseur qui, surpris, dégaina son 44 magnum (il était équipé d’un silencieux ce qui le trahit).
« Que faites-vous ici ?
- Alors c’est vous !
- Taisez-vous ! »
La balle partit, le représentant de la loi tomba raide mort. On ne trouva jamais la personne qui tua le garçon ni le corps de l’inspecteur.

L'affaire voiture 4, Margot et Mathilde

L’affaire voiture 4
Paris, 7h30. Dans un appartement quelconque, un homme se leva. Âgé d’une petite quarantaine d’années, il n’était pas très grand, avait les cheveux en bataille courts, fins et noirs. Ses yeux étaient pétillants, ce qui le rajeunissait, et d’un vert remarquable. Il se dirigea vers la cuisine où il prit un petit-déjeuner. Tout à coup, le téléphone sonna. Il décrocha le combiné :
« Allô ? Ici l’inspecteur Blaise. Qui est à l’appareil ?
- Ici le commissaire Moulin. Je viens d’apprendre une terrible nouvelle. Il faut que vous me rejoigniez immédiatement sur l’avenue des Champs Elysées. C’est important ! »
Blaise raccrocha. Il fonça vers sa chambre et s’habilla en quatrième vitesse. Il n’accordait pas vraiment de soin à son apparence. Il allait ouvrir la porte de son appartement quand un détail lui revint à l’esprit. « Marine ! » se dit-il. Il rebroussa chemin et ouvrit à toute volée la porte de la chambre de sa fille :
« Marine ! Réveille-toi ! On part !
- Mais où papa ? répondit une petite voix ensommeillée. Je ne peux pas rester là ?
- Non ! Tu n’es pas assez grande pour rester toute seule à la maison. Dépêche-toi de prendre un croissant et de t’habiller, on va être en retard !! »
Un quart d’heure plus tard, voici notre enquêteur et sa fille sur l’avenue des Champs Elysées.
« Nous voilà, monsieur le commissaire ! annonça Blaise. Alors que se passe-t-il ? Que me voulez-vous ?
- Il y a, mon cher Blaise, que j’ai une sale affaire à vous annoncer. Dans le métropolitain, ce matin, à 7h15, on a retrouvé le corps d'un homme étranglé. Je n’ai pas réussi à avoir plus de détails. Allez donc voir vous même à la station Georges V. C’est là que le métro a été immobilisé.
- Merci, monsieur. J’y vais de ce pas. »
Notre enquêteur et sa fille furent bientôt arrivés sur les lieux. Blaise chercha des yeux une personne qui pourrait avoir vu quelque chose. Il se dirigea donc vers une vieille dame pour l’interroger :
« Avez vous vu quelque chose d’anormal, ce matin ?
- Oui, j’étais sur le quai en face. J’ai tout vu. Le bonhomme inanimé, là, était rentré dans le métro, voiture 4. Il paraissait soucieux et inquiet. Après, il y avait un autre homme, un grand costaud avec une toque de fourrure, il devait avoir entre 30 et 45 ans. Il était assez grand, il portait un jean et blouson en cuir noir. Il était au téléphone. Et aussi une femme avec un grand chien roux et noir. Les deux derniers sont rentrés dans la voiture 3. C’est tout.
- Merci madame. Au revoir. »
Blaise regarda autour de lui et aperçut sa fille qui observait le sol autour de la victime. L’enquêteur la rappela immédiatement et lui demanda de ne pas bouger pendant qu'il inspectait le lieu du crime. Peu de temps après, le détective et la petite fille étaient rentrés chez eux. Blaise s’installa dans un fauteuil et se mit à réfléchir à tout ce qu’il avait entendu. « C’est sûrement le grand baraqué, se dit il. Il est suffisamment fort pour étrangler une personne. Je vais l’interroger. La vieille dame m’a donné sa description, je n’aurai aucun mal à le retrouver ». Blaise se leva et se dirigea vers la porte. Il appela sa fille :
« Marine ! Viens ici ! On sort ! »
Peu après, ils se rendirent au commissariat où ils retrouvèrent le commissaire Moulin. Ce dernier prit la parole :
« Ah ! Vous voilà ! Avez-vous trouvé quelque chose ?
- C’est peut-être le grand costaud. Il me faut son nom, prénom et adresse.
- On va chercher. »
Pendant leurs recherches sur les ordinateurs, Blaise ne vit pas que Marine s’était échappée. Elle sortit du commissariat et courut jusqu’à la station Georges V. La petite fille se rendit alors dans la voiture 4 où gisait la victime. Marine sortit de sa poche un sachet plastique et une pince afin de récupérer les poils disséminés autour du corps. Elle prit aussi des photographies des empreintes et de tout ce qu’elle voyait autour du cadavre. Ensuite, elle sortit du souterrain et revint à l’établissement de police. Elle tira la manche de son père :
« Papa ! Regarde ce que j’ai trouvé dans le métro !
- Tu es allée seule dans le métro ? s’exclama l’inspecteur distrait.
- Oui, et j’ai trouvé tout ça ! déclara-t-elle en brandissant le sachet et les photos. »
Blaise en resta bouche bée. Ceci dit, il prit quand même la pochette et les photographies. Il remercia sa fille et se dirigea vers le commissaire :
« Regardez, commissaire Moulin, déclara-t-il. Des poils, des empreintes sur cette photo, c’est à n’y rien comprendre…Les empreintes correspondent bien aux chaussures du grand costaud, Bernard Durandal, c’est ça ? Mais les poils…
- Papa réfléchit ! lui lança Marine. Bernard Durandal, le grand costaud, sur lequel vous avez fini de chercher, il avait une toque de fourrure ! Mais ceci dit…
-Parfait ! Dans ce cas, tout concorde ! La toque a très bien pu laisser des poils ! Allons l’interroger !
- Pff … ça recommence ! soupira-t-elle. Il ne m’a même pas laissé terminer ma phrase ! »

Blaise et Marine, accompagnés du commissaire, se rendirent au 16, avenue Hoche, où habitait Bernard Durandal.
« Alors, c’est donc vous le coupable ? questionna l’inspecteur.
- De quoi parlez-vous ? demanda le grand baraqué.
- Du meurtre d’Eric Boisset ! Avouez !
- Vous faites erreur, je ne connais personne de ce nom.
- Qui vous a donné cette toque ? interrogea Marine, qui était intervenue.
- Eh bien, c’est une amie à moi, Martine Boulanger, répondit il. Une dame de 45 ans avec de longs cheveux roux et raides, et avec un grand chien, un rottweiler.
- La dame qui est entrée dans le métro dans la voiture 3 ? demanda Blaise à sa fille.
- Je pense … Allons l’interroger ! »
L’enquêteur poursuivit son chemin, sa fille sur les épaules. Ils s’arrêtèrent à l’adresse du second suspect, au 5, rue La Boétie. Ils frappèrent à la porte. Pas de réponse. Blaise tenta tout de même de tourner la poignée. La porte s'ouvrit. Ils entrèrent dans la maison et l'homme prit la parole :
« Il y a quelqu’un ? »
Silence. Martine Boulanger était partie. Était-elle allée faire les courses ? Était-elle allée à la piscine ? Était-elle partie car elle savait que la police viendrait ? Mystère ! En attendant, Blaise et Marine cherchaient des traces pouvant indiquer la direction prise par la suspecte. Le temps passait quand Marine poussa un cri de triomphe. Elle avertit son père qu’elle avait trouvé des poils de chien roux et noirs sur le trottoir dans la direction de la station de métro. Le détective et sa fille s'y rendirent donc immédiatement. Martine Boulanger était bien là, accompagnée de son chien.
« Madame Boulanger ! commença l’inspecteur. Est-ce vous qui avez tué Eric Boisset ?
- Je ne connais personne se nommant ainsi, répondit elle.
- Est-ce bien vous qui avez offert une toque de fourrure à Bernard Durandal ? interrogea Blaise.
- Non, mentit elle.
- Et ce n’est pas vous non plus qui avez mis ces baskets boueuses que nous avons retrouvées chez vous ? répliqua Marine en brandissant la paire de chaussures. »
La femme blêmit.
« Suivez moi au commissariat, lui lança Blaise. Vous avez des explications à nous fournir.
- Soit, grommela Martine. Je n’ai rien à cacher. »
Ils allèrent tous les trois au commissariat.
« Vous êtes faite, Mme Boulanger ! s’exclama l’inspecteur. Votre chien perdait ses poils, et pour brouiller les pistes, vous avez offert une toque à M. Durandal pour faire croire que les poils appartenaient à sa toque. Ensuite, vous avez fait de fausses empreintes de baskets « taille Bernard Durandal » pour que ce soit lui qui soit accusé. Avez-vous un alibi ?
- Oui, répliqua la femme. J’étais dans la voiture 3 alors que la victime était dans la voiture 4.
- Erreur, intervint Marine. Comment pouviez-vous savoir où était Eric Boisset si vous dites ne pas avoir commis le crime ? Alors, pourquoi avez-vous tué cet écrivain ?
- Eh bien, avoua-t-elle, je l’ai tué à l’aide de mon chien car il n’avait pas voulu écrire de livre sur mon formidable toutou ! Il a dit que c’était un sujet sans intérêt. Alors, je me suis vengée. J’ai ma dignité !
- En tout cas, conclut Blaise, vous n’avez pas volé une peine de prison ! Et le chien sera placé dans un centre de rééducation canin ».
Ainsi, Martine Boulanger, accusée d’assassinat, fut emprisonnée. Quant au chien, il fut placé dans un centre canin et rapidement adopté.