vendredi 16 janvier 2009

Meurtre crapuleux, Thomas N.

MEURTRE CRAPULEUX



L‘été dernier, dans un immeuble parisien situé près de St Germain Des Près, un crime fut découvert par une concierge. Comme tous les matins, elle déposait le courrier devant chaque appartement, mais, ce matin-là, au troisième étage, elle remarqua que la porte de M. Dupont était entrouverte. Elle appela plusieurs fois le vieux monsieur qui ne répondit pas et décida donc d’entrer. Elle poussa alors un grand cri. Le vieil homme avait été assassiné. Il était allongé sur le ventre, baignant dans son sang.
C’était un homme âgé de 85 ans, vivant seul au 8, rue de l‘Odéon dans le 6ème arrondissement de Paris. Il avait toujours été célibataire. Il passait le plus clair de son temps à fumer la pipe et à lire le journal dans ce beau jardin du Luxembourg.

La concierge appela la police qui arriva aussitôt sur les lieux. Il y avait avec eux, le célèbre inspecteur Jean Aldebert, connu pour sa ténacité et sa perspicacité. Il avait pour habitude de noter les moindres indices sur son carnet. L’inspecteur résidait dans un grand appartement, au 18 de la rue de Courcelles dans le 17ème arrondissement de Paris avec son épouse et ses trois filles.

A peine arrivé, il interrogea la concierge, très choquée, qui lui confia n’avoir rien remarqué, sauf le démarrage impressionnant d’une voiture de sport rouge la veille au soir quand elle sortait les poubelles.

Montant les escaliers de sa démarche bestiale, il remarqua tout de suite que la porte de l’appartement de la victime avait été fracturée. En entrant, il vit le corps, étendu sur le ventre, baignant dans son sang. Il y avait une empreinte de pas dans le sang, il s’agissait d’une grande pointure. La victime semblait avoir été poignardée à plusieurs reprises dans le dos. Devant lui, le coffre-fort était ouvert et vide. En se rapprochant du corps, il aperçut un objet brillant, sous le bras de Charles Dupont. Il s’agissait d’un badge venant de la banque « Société Générale » avec les nom et prénom du propriétaire. L’appartement, lui, ne semblait pas avoir été fouillé. Rarement, il n’avait trouvé autant d’indices sur les lieux d’un crime. Il trouva cela étrange. Il demanda à ses collègues de boucler le secteur et confia l’examen du corps aux services de la police scientifique de son commissariat pour en savoir plus sur la mort de ce vieil homme.

De retour au commissariat, il convoqua son équipe dans son bureau. Il envoya deux de ses collaborateurs chercher l’employé de banque à son domicile. Au même moment, deux autres collègues partirent au domicile de celui-ci pour trouver éventuellement d’autres indices. Dans l’heure qui suivit, le banquier, Benjamin Ducros entra en râlant en salle d’interrogatoire. L’inspecteur dit :

« On se calme Monsieur Ducros ».

Face à l’inspecteur et à sa carrure impressionnante, le banquier baissa d’un ton et dit :

« Mais enfin ! Qu’ai-je bien pu faire pour être emmené de force ici ?
- Alors Monsieur Ducros, comment vont les affaires en ce moment ? lui demanda-t-il en lui tapant dans le dos. J’ai entendu dire que c’était la crise ! ajouta-t-il.

- Vous ne m’avez tout de même pas fait venir jusqu’ici pour parler de la bourse ? rétorqua-t-il.

- Monsieur Ducros, vous avez une voiture n’est ce pas ? De quelle couleur est-elle ?

- Elle est rouge Monsieur l’inspecteur, mais vous savez, elle est en réparation car elle n’est plus très jeune. Si c’est à propos de mes contraventions non payées…je peux tout vous expliquer…

- SILENCE !! Monsieur Ducros, contentez-vous de répondre à mes questions. Que faisiez-vous hier soir aux alentours de 21 heures ?

- J’étais chez moi en train de regarder le match de football à la télévision.

- Étiez-vous seul ?

- J’étais seul, car vous savez, je suis célibataire.

- Reconnaissez-vous ceci ? demanda l’inspecteur en lui montrant le badge retrouvé sous le corps de la victime.

- Où l’avez-vous trouvé ? Je le cherche depuis plusieurs jours, je pensais l’avoir égaré lors d’une soirée avec des amis.

- Dites m’en plus jeune homme ! réclama l’inspecteur.

- C’était il y a trois jours, nous nous sommes retrouvés entre collègues pour fêter la promotion d’un des nôtres. Nous étions une quinzaine de personnes à être invitées à cette fête, dont une, un peu bizarre, qui m’a posé beaucoup de questions sur la banque et ma clientèle. Je me souviens très bien de lui car il est arrivé avec une splendide Ferrari rouge. Je suis si content que vous ayez retrouvé mon badge ! ».

Soudain, le téléphone sonna, les deux collaborateurs annoncèrent à l’inspecteur qu’ils avaient découvert au domicile du banquier un couteau dans un torchon, qu’il y avait des traces de sang. Les deux collègues envoyèrent l’arme au médecin légiste pour savoir s’il s’agissait de l’arme du crime.

Cette nouvelle preuve obligea alors l’inspecteur à placer Monsieur Ducros en cellule. Il ordonna aux policiers présents :

« Messieurs, mettez-lui les menottes et placez-le dans la cellule numéro 8.

- Mais pour quel motif ? s’emporta le banquier.

- Je vous accuse du meurtre de Monsieur Dupont et de lui avoir volé le contenu de son coffre- fort.

- JE SUIS INNOCENT ! JE SUIS INNOCENT ! hurla-t-il.

De retour chez lui, après une journée difficile, l’inspecteur eut du mal à se détendre malgré la présence de son épouse et de ses trois filles. Cette enquête le perturbait.

Le lendemain, il arriva au commissariat avec la ferme intention de résoudre ce crime. Tout d’abord, il demanda à son collègue de rechercher les noms et les adresses de tous les propriétaires de Ferrari de couleur rouge dans la région.

Très rapidement, un homme connu sous le nom de Carlos, habitant le même quartier que le premier suspect, et ayant une Ferrari rouge, attira l’attention des policiers car il était déjà connu des services de police pour de nombreux vols. L’inspecteur partit sur le champ lui rendre visite afin de lui poser quelques questions. Il s’agissait d’un homme de 31 ans, de grande taille, flambeur ; l’inspecteur sonna à son domicile.

Il avait semble-t-il un bon alibi pour le soir du crime, il était avec sa petite amie. Elle était partie il y a peu avec la voiture pour rendre visite à une amie en province.

Il rentra au commissariat sans plus d’informations et sans réponse. Sur son bureau, venaient d’arriver les premiers résultats de l’autopsie. Il fut troublé en apprenant que le meurtrier devait être grand et gaucher d’après la direction des coups de couteau dans le corps de la victime. De plus, l’empreinte de pied confirmait que l’auteur de ce crime était grand. Cela innocentait alors l’employé de banque.

Il décida donc de convoquer Carlos au commissariat en prétextant avoir oublié de lui poser certaines questions. Arrivant sur place, Carlos croisa le banquier qui se rendait lui aussi dans le bureau de Jean Aldebert. Ducros, surpris, dit :

« Mais, on se connaît ! Vous étiez à la soirée de mes amis l’autre jour !

- Mais vous faites erreur, on ne s’est jamais rencontré ! répondit Carlos, mal à l’aise.

- Vous vous connaissez ? demanda l’inspecteur, témoin de la scène.

- Bien sûr que non! répondit Carlos.

- Mais si ! C’est lui dont je vous ai parlé lors de mon interrogatoire, ajouta Ducros. »

L’inspecteur fit entrer les deux hommes dans son bureau. Soudain, le téléphone sonna ; l’inspecteur resta bouche bée en écoutant les nouvelles qu’il apprenait. Il se tourna alors vers Carlos et lui dit :

« On vient d’arrêter votre petite amie à la frontière Suisse, elle conduisait votre voiture et voyageait avec une mallette remplie de billets dans le coffre ».

Carlos, se leva brusquement, tenta de s’échapper mais fut plaqué au sol par Ducros et les deux policiers présents. Menotté à sa chaise, il révéla alors les raisons de son acte. Il avait en effet de grosses dettes de jeux et devait les rembourser rapidement. C’est lors de cette soirée, en faisant connaissance avec le banquier, qu’il avait trouvé sa victime. Il avait écouté avec beaucoup d’intérêt M. Ducros parler de ce vieil homme qui retirait son argent de la banque pour le mettre dans son coffre-fort personnel. Il reconnut ensuite avoir placé l’arme du crime dans l’appartement du banquier ainsi que d’autres indices. Carlos fut emmené énergiquement en cellule en attendant que la justice fasse son travail.

L’inspecteur se tourna alors vers Ducros en s’excusant de l’avoir soupçonné et lui dit en souriant :

« Au fait ! Monsieur Ducros, vous qui travaillez dans une banque, vous n’auriez pas quelques bonnes idées de placements par les temps qui courent ?

Aucun commentaire: